Burkina Faso: Contribution à l'effort de guerre - Le gouvernement a vu juste

19 Janvier 2023

Comme contribution à l'effort de guerre, le président de la Transition, Ibrahim Traoré, avait proposé que soit prélevé, à la source, 1% sur les salaires des travailleurs du public et du privé. Cette proposition, il l'avait faite à l'occasion d'une rencontre avec les partenaires sociaux connus sous l'appellation de syndicats. Manifestement, cela n'a pas fait l'unanimité si bien que l'on avait l'impression que le monde syndical était divisé. En effet, pendant que les uns approuvaient la mesure tout en posant des conditions, d'autres, les plus nombreux et les plus significatifs, la rejetaient, estimant que les autorités peuvent trouver l'argent ailleurs pour financer l'effort de guerre plutôt que de pressurer davantage le pauvre travailleur qui, au regard de la vie chère liée à la conjoncture mondiale, tire déjà le diable par la queue. J'ai écouté les arguments avancés par chaque camp, et j'avoue qu'il m'est difficile de dire qui a raison et qui a tort. Je ne vais pas me prêter à ce jeu. Je demande seulement aux uns et aux autres, de dépasser toute considération pour qu'ensemble, nous puissions sauver notre patrie menacée dans son existence par des groupes armés terroristes qui contrôlent une bonne partie du territoire national. C'est en cela d'ailleurs que je félicite le gouvernement qui, face à la polémique qu'avait provoquée sa proposition, a finalement battu en retraite en demandant aux uns et aux autres de faire des contributions volontaires. On n'impose rien à quelqu'un.

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Je demande aux uns et aux autres de faire un effort

On laisse chacun contribuer à la hauteur de ses capacités. Pour ma part, je pense qu'il s'agit là d'une sage décision que les autorités ont prise. Car, en matière de contribution, je connais des gens, et Dieu seul sait s'ils sont nombreux, qui n'aiment pas qu'on les y contraigne. Ils préfèrent agir librement et en toute conscience. Je suis sûr qu'il y a des gens qui contribueront au-delà de 1% pour soutenir nos Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui se battent au péril de leur vie pour que tienne debout le pays ou ce qu'il en reste. Encore une fois, je tire mon chapeau au gouvernement qui n'a pas voulu opérer un passage en force au risque d'ouvrir un autre front avec les syndicats. Toute chose qui aurait pu enfoncer davantage notre pays qui, par ces temps qui courent, a plus que jamais besoin de l'union de ses fils et filles. Le Burkina, c'est une vérité banale que de le dire, est en guerre si fait qu'il nous revient, par nos comportements, d'éviter d'en rajouter à la situation.

Cela dit, étant donné que la contribution est volontaire, je demande aux uns et aux autres de faire un effort. Contribuons ! Je sais qu'on peut le faire. En tout cas, il suffit de se priver de quelques bières d'une soirée, et l'on peut apporter quelque chose comme contribution. Moi Fou, je suggère d'ailleurs que le gouvernement initie des quêtes dans les maquis et bars. Contrairement à ce que pourraient penser certains, je suis sûr que la moisson pourrait dépasser nos attentes. Moi fou, je m'en irai, dès la semaine prochaine, remettre ma part de contribution.

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