A cause de la rareté du pâturage, surtout pendant la période de soudure, les femelles ne sont pas bien nourries et n'attirent plus. Elles ne favorisent donc pas la multiplication du cheptel. "Pour qu'un animal puisse reproduire facilement, il faut qu'il soit bien nourri ; ce qui n'est pas possible pendant la saison sèche. Cela conduit forcément à une diminution du cheptel", constate Tiga Ka. La biomasse du ranch est fortement affectée par les effets environnementaux. Les espèces qui résistent mieux sont le pâturage arien (arbres). Et là, les petits ruminants, à cause de la hauteur, ne peuvent pas s'en procurer. Ils ressentent plus le déficit.
Selon Fafa Sow, chercheur à l'Isra, "le pâturage aérien assure, à 85%, l'alimentation des animaux pendant la période de soudure". Cependant, avec la présence massive des éleveurs, créant une surcharge animale, "la biomasse ne peut pas tenir jusqu'à l'arrivée des pluies." Conséquence, ceux-là qui n'y vivent que pour trouver à manger pour leur bétail, partent dès les premiers signes de disparition du pâturage, ramenant avec eux, le Zornia glochidiata. Fafa Sow explique qu'il "fait partie des premières à pousser et des premières à disparaitre". Pis, ajoute-t-il, "elle est très fugace, et ne contribue pas à la sécurité alimentaire".
Le chercheur à l'Isra signale également que le Zornia glochidiata est très utilisée par les petits ruminants. Il n'a pas de conséquences métaboliques chez eux, mais n'est pas utile chez les bovins. "Elle est très sévère chez les génisses, en terme de mortalité qui se trouve être la race la plus résiliente", constate-t-il.
L'étude-diagnostic sur le ranch de Dolly du Cerfla, en 2010, constatait déjà que "les conditions pluviométriques, relativement erratiques, font que la zone présente une certaine vulnérabilité sur le plan environnemental, notamment une lente régénération de la végétation". Pis, "en l'absence de couvert végétal, les sols particulièrement les sols ferrugineux tropicaux, se dégradent très vite sous l'effet combiné des érosions hydrique et éolienne."
Elle indique aussi que "la biomasse de Dolly était constituée, pour l'essentiel, de graminées, de dicotylédones, d'arbustes et arbres fourragers, avec des espèces écotypes variant en fonction de la nature des sols. La variété de ces sols conférait au ranch une valeur fourragère rare, avec des strates herbacées et des pâturages aériens qui se complètent tout au long de l'année et, particulièrement, pendant les périodes les plus critiques en fin de saison sèche". L'ouverture du ranch et l'absence d'un contrôle de son utilisation font que l'environnement physique s'est beaucoup dégradé. Les secteurs d'Ogo et Nord Diaga sont les plus touchés. A signaler que le ranch est fait de secteurs que sont Ogo, Diaga, Thiaboly et Dioridji.