La croissance moyenne estimée du produit intérieur brut (Pib) réel de l'Afrique a ralenti, passant de 4,8% en 2021 à 3,8% en 2022. Ceci ressort du rapport intitulé " Performance et perspectives macroéconomiques de l'Afrique " de la Banque africaine de développement (Bad).
Dans ce rapport, la Bad qui souligne que la croissance du Pib de l'Afrique devrait se stabiliser à 4% en 2023-24, indique dans la foulée que la combinaison des chocs intérieurs et extérieurs explique ce ralentissement.
De plus, le document signalé que la révision à la baisse de la croissance annuelle du Pib réel de la Libye pour 2021, passant de 177,3 % à 28,3 %, suite aux mises à jour de la production pétrolière du pays, a éclipsé les baisses marginales des autres économies, comme l'illustre la baisse observée en 2021 de 2,1 points de pourcentage du taux de croissance moyen du continent.
A l'en croire, les perspectives stables projetées pour 2023-2024 reflètent le soutien de politique continu en Afrique et les efforts mondiaux pour atténuer l'impact des chocs externes et de l'incertitude croissante.
Aussi, fait-il savoir, la réouverture anticipée de la Chine après trois ans d'une politique de zéro Covid ainsi que la perspective d'une croissance stable pour l'Asie pourraient soutenir la croissance de l'Afrique à moyen terme.
L'Asie, un marché important pour les produits de base africains, représente environ 40% des exportations totales de marchandises du continent, explique enfin le rapport de la Bad.
Les cinq régions africaines ont enregistré une croissance positive en 2022
Afrique centrale
Soutenue par les prix favorables des matières premières, la croissance de l'Afrique australe est estimée avoir été la plus rapide du continent à 4,7%, contre 3,6% en 2021.
Afrique australe
La croissance a connu la plus forte décélération, passant de 4,3 % en 2021 à environ 2,5 % en 2022. Ce ralentissement reflète la morosité de la croissance de l'Afrique du Sud, dont la hausse des taux d'intérêt, la faiblesse de la demande intérieure et la persis- tance des pannes de courant ont eu des réper- cussions sur l'économie.
Afrique de l'Ouest
Les estimations montrent un ralentissement de la croissance qui passerait de 4,4% en 2021 à 3,6% en 2022, reflétant les ralentissements en Côte d'Ivoire et au Nigeria, les deux grandes économies de la région. En dépit de la Covid-19, de l'insécurité et de la faiblesse de la production de pétrole malgré des cours internationaux en hausse, la croissance du Nigeria en 2023 pourrait bénéficier des efforts en cours pour rétablir la sécurité dans la région productrice de pétrole en proie à l'insécurité. Une transition politique pacifique après les élections de 2023 pourrait encore renforcer la confiance des investisseurs. Une reprise du Nigeria en 2023 pourrait contribuer à porter la croissance moyenne de l'Afrique de l'Ouest à plus de 4% à moyen terme.
Afrique du Nord
Les estimations de croissance montrent un recul de 1,1 point de pourcentage. Elle passerait ainsi de 5,4% en 2021 à 4,3% en 2022, en raison d'une forte contraction en Libye et de la sécheresse au Maroc. La croissance devrait se stabiliser à 4,3% en 2023, en raison du rebond attendu dans ces deux pays et d'une croissance soutenue ailleurs dans la région.
Afrique de l'Est
Les estimations montrent un ralentissement de la croissance, passant de 5,1% en 2021 à 4,2% en 2022. Cependant, la région devrait se redresser pour revenir à la croissance moyenne d'avant la pandémie, et dépasser 5,0% en 2023 et 2024. Malgré une relative diversification de la structure de leur production, les pays de l'Afrique de l'Est sont dans une large mesure des importateurs nets de produits de base, et pourraient donc faire les frais des prix internationaux élevés, auxquels s'ajoutent des chocs climatiques récurrents et de l'insécurité, notamment dans la Corne de l'Afrique.