La situation climatologique du département de Linguère, reçue de l'Agence nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie, laisse apparaitre une chaleur beaucoup plus accrue ces sept (7) dernières années. La conséquence de cette chaleur est l'assèchement précoce des mares, des points d'eau et la disparition rapide de la végétation, en dépit de la pluviométrie qui peut être abondante parfois.
Températures minimales
Les températures minimales à Linguère varient de 17°C vers les mois de décembre-janvier, pour évoluer jusqu'à 25°C aux mois de juin-juillet, renseigne l'Agence nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie (Anacim). Le document obtenu de cette agence, signale : "si on compare l'évolution normale des températures minimales à la moyenne des sept (7) dernières années, on constate une légère augmentation des températures de mars à avril et de juin à octobre (saison des pluies)".
Températures maximales
"Les températures maximales à Linguère varient de 32°C aux mois de décembre-janvier à 42°C vers avril - mai -juin", lit-on aussi dans le document de l'Anacim. La source de préciser, par ailleurs, "qu'en comparant l'évolution normale des températures maximales, on constate une nette hausse des températures durant les sept (7) dernières années".
Pluviométrie
"Dans la localité de Linguère, on a les pics de précipitations au mois d'août. Les pluies sont essentiellement comprises entre juin et octobre", a constaté l'Anacim. Dans la note de présentation de la situation pluviométrique du poste du département, l'Agence renseigne également : "Si on compare la moyenne des précipitations, comparée à la moyenne des 12 dernières années, on note une hausse des cumuls pluviométriques constatée par rapport à ces dernières années". La période comprise entre août et septembre "est aussi plus pluvieuse ces dernières années que la normale".
En analysant la situation, le chef de service climatologie de l'Anacim, Diabel Ndiaye, explique qu'à Linguère, il n'y a pas une baisse continue de la pluviométrie mais, avec la hausse des températures, cette forte pluviosité n'empêche pas l'assèchement rapide des espèces végétales. "On peut avoir une année à forte pluviométrie mais, avec la hausse des températures, on peut avoir un assèchement accéléré du tapis herbacé. Cela favorise aussi les feux de brousse."
Dans la zone, c'est aussi des amplitudes thermiques très importantes, c'est-à-dire la différence entre les températures minimales et celles maximales. Elles ont des impacts sur l'asséchement de la biomasse. "C'est une zone où on peut avoir le matin une température très basse autour de 18° pendant le mois de mars et aller jusqu'au-delà de 44° en début d'après-midi. Cet écart-là peut avoir un impact sur les ressources fourragères, la ressource animale et même sur les hommes."
Linguère est aussi exposé aux vents. "Tous les vents Nord-Est (Harmattan) impactent l'écologie de cette zone. Il y a un vent chaud et sec en mars et avril, avec des pics de température en cette période", explique Diabel Ndiaye. Linguère a une pluviométrie qui varie entre 300 à 450 mm. Il peut arriver, cependant, "un moment où on a Linguère 700 mm comme en 2020. Cette année (2022-ndlr) aussi, la pluviométrie est au-delà de 400 mm", explique-t-il.
L'absence d'organisation du ranch, ajoutée à la forte chaleur qui sévit en certaine période de l'année, fait que les feux de brousse sont récurrents. Les transhumants laissent des feux non éteints, au moment de leur départ ; les exploitants du charbon de bois traversent le ranch avec un produit encore étincelant, une responsabilité humaine qui augmente ces feux de brousse. Entre 2021 et ce début d'année, 215 ha ont été emportés par les flammes. Rien que mardi dernier, un violent feu de brousse s'est déclaré vers quatorze heures, au Ranch de Dolly et selon, certaines sources, le feu a consumé plus de 200 hectares du tapis herbacé.