Dakar — Le Festival national des arts et cultures (FESNAC) dont la onzième édition démarre, ce samedi ( 21-28 janvier) à Kaffrine (centre) constitue un "outil de convergence et de consolidation de l'unité nationale", a dit à l'APS, Alioune Badiane, ancien fonctionnaire au ministère de la Culture (1979-2008).
Alioune Badiane, inspecteur de l'éducation artistique au moment de la création de cette manifestation culturelle , estime que l'essence du Festival national des arts et cultures (Fesnac) est "de montrer nos ressources à partir de l'intérieur, de nous-mêmes".
L'ancien directeur des arts rappelle que le Fesnac a été une "recommandation forte", au sortir du colloque sur "Les convergences culturelles au sein de la nation sénégalaise" organisé, à Kaolack, en 1994, à l'initiative du président de la République d'alors, Abdou Diouf (1981-2000).
Le Fesnac, qui met en exergue les arts scéniques, la danse, le théâtre et la musique, est un évènement très important pour notre pays", martèle l'homme de culture.
Alioune Badiane a notamment parlé d'une reprise en main d'une tradition ancrée dans la politique culturelle du Sénégal.
Il fallait cerner au sortir du festival mondial des arts nègres de 1966, le mouvement double (enracinement et ouverture), à travers l'organisation du colloque sur +Les convergences culturelles au sein de la nation sénégalaise+, s'est-il souvenu.
Dans cette perspective, il a relevé la place de la jeunesse dans l'esprit du Fesnac, laquelle jeunesse doit être au cœur du mouvement de convergence à partir de l'enracinement culturel", note-t-il.
Le festival national des arts et cultures permet d'occuper la jeunesse à la créativité individuelle qui débouchera sur celle collective, a-t-il poursuivi.
Alioune Badiane est d'avis que le logo du Festival national des arts et cultures a bien pris en compte cette dimension de créativité et de complémentarité,
"Il fallait faire en sorte que les territoires revisitent leur passé, leur histoire, leur culture de manière générale et permettre aux jeunes, pas forcément de se mettre en compétition, mais de montrer leur complémentarité, leur possibilité de performance", souligne-t-il, en parlant du contenu du festival.
"Ce qu'on remarque chez les uns, peut se retrouver chez les autres avec ce que chacun peut tirer de cette rencontre. C'est cela le Fesnac. Il faut que la cohésion nationale permette à l'image du pays de se déployer au niveau de la sous-région et puis Africain et enfin mondial", a fait valoir M. Badiane.
Le commissaire d'expositions plaide également pour le maintien du Fesnac en biennale année impaire. Ce qui est, selon lui, en parfaite adéquation avec la biennale de l'art africain contemporain de Dakar (Dak'art) qui est organisée en année paire.
"Le Dak'art, c'est le Sénégal qui invite le monde à se confronter avec toutes ses richesses, ses artistes et la créativité de ses artistes. Alors qu'avec le Fesnac, il s'agit de montrer nos ressources à partir de nous-mêmes", soutient-il.
"C'est deux biennales qui se relaient. C'est pourquoi tenter d'annualiser l'une serait une erreur et ce serait pas comprendre l'essence du Fesnac", note Alioune Badiane.
Le premier festival national des arts et cultures a été organisé pour la première fois à Thiès en 1997. Il s'en suivira les régions de Dakar (1999), Ziguinchor (2001 et 2003), Tambacounda (2005), Saint-Louis (2007 et 2012), Louga (2017) et Kolda (2018).
Le Fesnac met en exergue les cultures locales, les vécus ethnoculturels des différentes parties de la nation sénégalaise.
Les cultures urbaines feront leur entrée dans la compétition durant cette édition prévue à Kaffrine.