Saly Portudal — L'Agence de presse sénégalaise (APS) doit "consolider son cœur de métier, tout en s'ouvrant aux innovations", en prenant en compte les spécificités et les contraintes, a estimé samedi, à Saly Portudal (Mbour, Ouest), Dr Mamadou Ndiaye, directeur du Centre d'étude des Sciences et Techniques de l'information (CESTI, l'école de journalisme de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar).
"L'APS doit consolider son cœur de métier et s'ouvrir aux différentes innovations, en prenant en compte les spécificités et les contraintes" de l'agence", a-t-il déclaré lors du séminaire qu'organise l'APS, portant sur le thème "L'Agence de presse sénégalaise face à la transformation digitale et à la recherche d'un nouveau modèle économique".
Il avait à ses côtés le directeur de la communication Ousseynou Dieng, qui présidait la rencontre, Cheikh Tidiane Ndiaye, ancien rédacteur en chef de l'APS, Moustapha Samb, président du conseil d'administration de l'APS, et Thierno Amadou Sy, directeur général de cette entreprise de presse.
Selon le docteur Mamadou Ndiaye, l'Agence de presse sénégalaise, dont le cœur de métier est d'assurer le service public de l'information, doit rester sur ce tempo, tout en s'adaptant "au nouveau type de journalisme".
'Pour ce faire, le média public dispose de tous les atouts, dont sa "crédibilité, sa solide réputation d'un organe de presse qui œuvre pour le pluralisme et la diversité de la production", tout comme "la diffusion de l'information nationale et internationale", a-t-il fait savoir.
Il a suggéré à l'APS quelques pistes, notamment la création d'une édition web, gérée par une rédaction web autonome, intégrant les exigences de l'internaute, qui ne reste pas longtemps sur une page, et qui est à la recherche de l'information. Ce qui s'impose d'autant plus que le Sénégal compte plus de 16 millions d'internautes et plus de 6.000 sites.
L'Universitaire pense que la plateforme doit interagir avec les internautes, pour leur donner la possibilité de réagir aux articles déjà publiés. Il a en plus parmi les innovations, évoqué la création d'une application en version mobile et tablette, pour être plus accessible aux consommateurs.
Selon lui, la mise en place d'un modèle économique viable doit s'insérer dans cette dynamique d'innovation. Dr Ndiaye estime que l'APS doit réfléchir à divers produits, en fonction des publics qui sont ciblés, mais surtout à les rentabiliser, les partenariats avec les écoles de formation à travers des abonnements leur autorisant à profiter leurs produits pourraient aussi être profitables.
Il a toutefois précisé que la gratuité ou le modèle payant reste une option que l'agence devra prendre "à l'interne". Il a ajouté que même si l'agence doit continuer à donner un accès libre à ses informations, il doit trouver des ressources dans des services comme la photo.
Pour avoir des ressources supplémentaires, selon lui, l'APS devrait faire de la production, en plus de sa part sur la manne publicitaire de 20 milliards de FCFA.