Gabon: "REAGIR dénonce la volonté incongrue et inexplicable de la PG41 de reconduire des personnalités de l'Opposition d'un Bureau sortant du CGE"

22 Janvier 2023

La seconde, n°063/CC du 5 janvier 2023, faute d'exécution de la précédente décision, prononçait la dissolution pure et simple du Bureau du CGE, déclenchant ainsi le processus de son renouvellement par le Ministre de l'Intérieur lors de sa réunion du lundi 16 janvier courant avec les partis politiques.

Il en résulte que le traitement consensuel de la question du renouvellement du Bureau du CGE constitue indubitablement le premier test de la dynamique d'unité des partis signataires du " Pacte d'Engagement et de Confiance ".

Or, l'encre des signatures à peine séchée, certains partis de la PG41, ayant activement participé à la mise en place de la " Plate-forme Alternance 2023 ", violent délibérément les engagements souscrits sous les feux des projecteurs, en initiant une démarche unilatérale en vue du renouvellement du Bureau du CGE, refusant ainsi de se soumettre au traitement de cette question au sein de ladite Plate-forme.

Pis, il apparaît clairement que les propositions de la coalition de la PG41, dont certains membres s'en sont d'ailleurs désolidarisés, visent à reconduire des membres de l'Opposition du Bureau sortant du CGE. Comment alors expliquer à nos Compatriotes que l'Opposition, qui a réclamé et salué la dissolution du Bureau sortant du CGE, soit disposée à reconduire le même Bureau ?

Surtout que tout ceci se ferait au mépris de la prescription des mandats. En effet, selon les dispositions du Code électoral, le Bureau du CGE est élu pour un mandat de 2 ans, renouvelable une fois. Ayant pris ses fonctions en mai 2018, le Bureau sortant du CGE a vu son mandat expiré en mai 2020, avant d'être prorogé par la Cour Constitutionnelle pour cas de force majeure dû à la crise sanitaire de la COVID-19.

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Malgré la levée des restrictions sanitaires le 09 mars 2022, marquant la fin de ladite prorogation, le Bureau sortant du CGE a continué d'exercer jusqu'au 05 janvier dernier. Date de sa dissolution par la Cour Constitutionnelle à la suite de la seconde saisine introduite par REAGIR. Autrement dit, le Bureau sortant du CGE aura consommé le temps de trois mandats, dont un légal, un implicite et un troisième entamé de fait.

Le Bureau sortant du CGE mépriserait tout aussi le principe de la rotation entre partis politiques, lequel a toujours guidé les modalités de répartition des postes au Bureau de la Commission électorale dans le camp de l'Opposition.

Ainsi, face à l'exigence de respecter ces principes de cohésion exprimée par une grande partie des formations politiques de l'Opposition, certains partis de la PG41, qui ne dissimulent guère leur proximité avec les cercles du Pouvoir PDG, se sont lancés dans des manœuvres condamnables en vue d'imposer leur liste de candidats au CGE.

REAGIR, qui peut légitimement se prévaloir d'avoir obtenu, avec constance et combativité, le principe du renouvellement du Bureau du CGE, dénonce solennellement et avec la plus grande fermeté, ces pratiques honteuses et le mépris des engagements pris publiquement.

REAGIR, sans langue de bois, pointe la responsabilité de certains partis politiques membres de la PG41, signataires du " Pacte d'Engagement et de Confiance ", dont l'indiscipline s'apparente depuis ces derniers jours à une opération savamment orchestrée pour saboter l'unité et la cohésion de l'Opposition en construction. Parce que cette indiscipline de certains partis de la PG41 a provoqué un désordre indescriptible, au point que d'autres regroupements politiques de l'Opposition ont entrepris de déposer des listes concurrentes de candidats pour le CGE.

Une indiscipline en conséquence généralisée qui, en l'absence de notre ressaisissement collectif au sein de l'Opposition, trahira, une fois de plus et une fois de trop, les aspirations légitimes des Gabonaises et des Gabonais qui attendent de nous un " agir collectif, cohérent et sincère ". Cela en vue d'être dignes de la mobilisation prochaine de nos Compatriotes au profit de l'Alternance politique voulue dans le cadre des élections présidentielle, législatives et locales de 2023.

REAGIR, en dénonçant la volonté incongrue et inexplicable de la PG41 de reconduire des personnalités de l'Opposition d'un Bureau sortant du CGE dissout par la Cour constitutionnelle, observe pour le regretter que ces personnalités ne se sont préalablement pas soumis à un devoir d'inventaire et à la présentation de quelque bilan auprès de l'ensemble de leurs pairs de l'Opposition.

REAGIR insiste en soulignant que les membres du Bureau sortant du CGE, notamment ceux représentant l'Opposition, n'ont témoigné aucune volonté de participer au renforcement positif du cadre électoral, alors qu'ils jouissaient des prérogatives de la loi électorale qui dispose en son article 14a, tiret 18, qu' " au titre de l'administration du scrutin, le Centre Gabonais des Elections assure des missions non permanentes. A cet effet, il est notamment chargé de (...) faire toutes propositions relatives à l'amélioration du Code électoral et les transmettre aux institutions compétentes ".

Pour REAGIR, le Bureau du CGE a davantage besoin de représentants de l'Opposition légitimes et désignés sur la base de critères transparents et consensuels. Des normes qui auraient dû et devraient s'imposer aux partis politiques de l'Opposition dans le cadre de la " Plate-forme Alternance 2023 ". Ceci en lieu et place de petits arrangements qui pourraient favoriser un pouvoir PDG qui craint l'arrivée au sein du Bureau du CGE de personnalités peu corvéables, intègres et décidées à servir la Justice, la droiture et le respect de la volonté réelle des Gabonais sortie des urnes.

REAGIR tiendra donc le Pouvoir Exécutif responsable des conséquences désastreuses de son double discours. Un double discours qui, d'une part, accepte le principe d'une Concertation politique censée préparer de futures élections et leurs lendemains apaisés ; et, d'autre part, tire les ficelles du désordre actuellement organisé dans le but de diviser pour mieux régner, et s'offrir par la ruse un Bureau du CGE dont les membres de l'Opposition pourraient, après coup, être ses complices.

Enfin, REAGIR, en invitant patriotiquement l'ensemble des partis et acteurs politiques de l'Opposition à notre ressaisissement collectif, par respect pour nos Compatriotes qui fondent leurs nombreux espoirs sur une Opposition plutôt unie, exemplaire, déterminée, disciplinée et sincèrement engagée pour l'Alternance politique au sommet de l'Etat en 2023, se réserve le droit de saisir, en temps opportun, les juridictions compétentes, au cas où la composition du Bureau du CGE, qui résultera du processus en cours, n'aurait pas respecté les principes démocratiques lors de la désignation de ses membres.

Fait à Libreville, le 21 Janvier 2023 Pour REAGIR

Le Vice-président, Porte-parole

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