Sénégal: Sécurité routière - Colère des transporteurs après l'interdiction d'importer des pneus d'occasion

Les images de l'accident ayant provoqué la mort d'une quarantaine de personnes au Sénégal

Au Sénégal, les transporteurs ne comprennent pas l'interdiction de l'importation de pneus d'occasion, une des mesures prises par le gouvernent suite à l'accident de bus de Sikilo où 42 personnes ont perdu la vie.

Les transporteurs sont vent debout contre les mesures prises pour lutter sur l'insécurité routière. En grève illimitée depuis le 17 janvier, ils protestent contre toute une série de mesures parmi lesquelles l'interdiction aux bus de circuler la nuit, mais également l'interdiction de l'importation de pneus d'occasion. Or, ces pneus sont largement majoritaires au Sénégal où le neuf est inabordable pour beaucoup. Selon les professionnels du secteur, plus de 90 % des pneus en circulation au Sénégal sont de seconde main.

Les vendeurs ne comprennent pas cette mesure. C'est le cas de Zacharia Ndiaye. Devant son petit magasin de pneus à Ouakam, Zacharia attend les clients. Il vend en majorité des pneus d'occasion importés des États-Unis. Plusieurs fois par an, son père expédie des conteneurs. Le jeune homme propose également des pneus neufs, mais il peut se passer facilement une année sans qu'il n'en vende.

" Les pneus neufs, un seul, ça peut coûter 50 000 ou bien 60 000. Un pauvre comme moi ne peut pas acheter ça... alors qu'un pneu d'occasion ça va être 10 000 ou 12 000 ", précise Zacharia Ndiaye. Près de 80 euros pour un seul pneu neuf...

La mesure gouvernementale fait réagir. Pour Mor Diouf, mécanicien et client de Zacharia, les autorités sont déconnectées de la réalité : " Cette annonce, ça ne passe pas parce que avant de prendre des mesures sur les pneus, il faut d'abord parler avec la population. "

Mor Diouf estime lui que ce sont les contrôles des véhicules qui pêchent. " La première chose à faire, c'est les contrôles techniques : même les bus ne le font pas parce que ce sont les transporteurs qui s'arrangent, en échange d'argent, pour que la voiture passe sans le contrôle technique. "

Parmi les 23 mesures, le gouvernement a également annoncé la gratuité des contrôles techniques pour les véhicules de transport et la création de centres de contrôle dans les régions.

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