Le Soudan est toujours instable, avec de nouvelles manifestations populaires contre la junte militaire au pouvoir depuis octobre 2021. Des manifestations réprimées par la police mardi. Entretemps, le processus de " l'accord-cadre " pour élaborer une transition mis en place par la mission de l'ONU, l'Union africaine et l'Igad, suit son cours.
Le représentant spécial de l'ONU pour le Soudan, Volker Perthes s'est dit cette semaine " optimiste ". Il faut dire que la " phase finale " du processus politique devant déboucher sur la formation d'un gouvernement civil de transition a commencé cette semaine. Les militaires, et surtout leur chef Abdel Fattah al-Burhan, ont en effet dit en décembre 2022 accepter de restituer le pouvoir et de travailler sous l'autorité des civils, au terme de ce processus. Et il est désormais évoqué une signature " imminente ", d'ici à quelques semaines.
Encore des embuches
Mais pourtant, des déclarations régulières, ambiguës, et l'indépendance ostentatoire du numéro 2 du régime, le général Hemedti, laissent planer le doute. D'importants groupes armés, signataires, à la chute du régime d'Omar el-Béchir en 2019, d'un accord avec Khartoum, et ayant pour certains soutenus le coup d'État du général al-Burhan en octobre 2021, ont refusé de se joindre à ce processus. Enfin, les violences dans le Darfour, ainsi que la question du statut particulier de l'est du Soudan, ne trouvent toujours pas d'issue dans la situation actuelle.
Quant aux Comités de résistance populaire, fers de lance de la mobilisation de la rue qui ne faiblit pas, ils rejettent toujours tout accord avec les militaires qu'ils appellent " des criminels ".