Le principal parti d'opposition, Chadema, a tenu samedi 21 janvier son premier meeting depuis la levée de l'interdiction des rassemblements politiques. Cette mesure avait été prise en 2016 par l'ancien président tanzanien, John Magufuli et levée début janvier par l'actuelle présidente Samia Suluhu Hassan.
En Tanzanie, un vent d'espoir souffle dans le pays. Ce sont des milliers de partisans du parti Chadema qui ont envahi les rues de Mwanza samedi, arborant les couleurs bleu, rouge et blanc du parti. Ils étaient encadrés par quelques policiers, ils ont défilé en chantant et scandant leurs slogans, certains agitant le drapeau de Chadema.
" Dieu merci, le jour est venu où nous parlons avec nos concitoyens tanzaniens ", s'est réjoui le président du parti, Freeman Mbowe, partageant devant ses partisans son optimisme pour plus de libertés. Cette interdiction de la tenue de meetings avait été très critiquée, car elle ne concernait que ceux de l'opposition. Le parti au pouvoir étant libre d'en organiser.
L'opposition demande une nouvelle Constitution
Au pouvoir depuis mars 2021, Samia Suluhu Hassan cherche à rompre avec certaines pratiques de son prédécesseur, John Magufuli, dont les années au pouvoir ont été marquées par des dérives autoritaires. La présidente a notamment rouvert certains médias qui avaient été interdits. Une évolution saluée, mais avec prudence. Sous sa présidence, Freeman Mbowe a aussi passé sept mois en prison, arrêté en juillet 2021 alors qu'il s'apprêtait à organiser un débat public pour demander des réformes constitutionnelles.
Chadema a plusieurs revendications, notamment une nouvelle Constitution et une commission électorale indépendante. Le parti d'opposition a déjà prévu d'organiser d'autres rassemblements dans plusieurs villes de Tanzanie.