Congo-Kinshasa: Conseiller privé du Chef de l'Etat - Biseleledepuis vendredi à Makala

23 Janvier 2023

Après un court transit par l'ANR (Agence Nationale de Renseignements), le Conseiller privé du Chef de l'Etat, Fortunat Biselele, a été placé sous MAP (Mandat d'Arrêt Provisoire) par un magistrat du Parquet Général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe et transféré à la Prison Centrale de Makala le vendredi 20 janvier 2023 à une heure fort avancée de la nuit. On laisse entendre que son interrogatoire, au niveau de cette juridiction, a pris environ six heures. Débuté au milieu de l'après midi, il s'est terminé tard dans la soirée.

Selon l'acte d'accusation établi par l'Officier du ministère public, il est retenu à charge de Fortunat Biselele Kayipangi, alias " Bifort ", trois infractions : trahison, atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat et propagation de faux bruit. Ces faits, indique-t-on, sont punis par les articles 183 al. 2 et al.3 ; 191, 192 et 199 bis du Code Pénal Livre II.

En attendant son procès, ce proche collaborateur du Chef de l'Etat est présumé innocent, même si dans le mandat d'arrêt provisoire établi contre lui, l'officier du ministère public souligne qu'il existe des indices graves de culpabilité résultant des accusations portées contre lui.

Des observateurs pensent que les ennuis judiciaires de Biselele seraient liés à l'interview qu'il avait accordée dernièrement à France 24/RFI et dans laquelle il avait affirmé que le Chef de l'Etat avait proposé à son homologue rwandais, Paul Kagame, de lui chercher des investisseurs pour la mise en valeur des ressources naturelles congolaises, compte tenu de son carnet d'adresses fort fourni. C'était dans l'optique du partage des richesses entre la RDC et le Rwanda, gage de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.

De tels propos ont laissé croire à un aveu de faiblesse de Kinshasa vis-à-vis de Kigali, dans le contexte actuel de la guerre d'agression que subit la RDC de la part de son belliqueux voisin, sous le couvert du mouvement terroriste M23. Cela a fait penser aussi à l'existence des contacts suivis entre le Chef de l'Etat et son homologue rwandais, alors que la position intransigeante de Félix Antoine Tshisekedi vis-à-vis de Kagame, dans ses sorties publiques lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2022 à New York, de la Tripartite de Luanda en novembre 2022, des sommets de la CEEAC, de la SADC et de la Communauté de l'Afrique de l'Est, et tout dernièrement au Forum Economique de Davos, en Suisse, ne laisse planer aucun doute sur le fait que le Rwanda est l'ennemi numéro un de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.

En somme, Fortunat Biselele a donné l'impression d'avoir trahi délibérément la noble cause du peuple congolais, plus que jamais déterminé à retrouver la voie de la paix, par tous les moyens. Le dernier communiqué du gouvernement au sujet du refus du M23 de libérer les territoires occupés dans la partie Est du pays est suffisamment clair à ce sujet.

Rappelons que plusieurs anciens collaborateurs du Chef de l'Etat ont déjà séjourné à Makala pour se retrouver par la suite en liberté : Vital Kamerhe, François Beya, Vidiye Tshimanga.

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