Après deux jours de travaux, le colloque " médias, culture, tourisme et résilience " organisé par le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, a refermé ses portes, le samedi 21 janvier 2023 à Ouagadougou, par des conclusions couronnées de recommandations.
Le colloque " médias, culture, tourisme et résilience " tenu, les 20 et 21 janvier 2023, a débouché sur des actions à mettre en œuvre. En effet, plusieurs recommandations ont été formulées par des acteurs culturels et des médias, lors de la clôture des travaux, le samedi 21 janvier 2023, à Ouagadougou. Souscrivant aux conclusions du colloque sur le thème : " L'engagement des acteurs culturels et des médias pour la prévention de la radicalisation et la stigmatisation en vue de la lutte contre l'extrémisme violent " les acteurs des médias ont souhaité, entre autres, le renforcement des capacités des journalistes sur l'éthique et la déontologie du métier. Ils ont également demandé la formation des médias sur le journalisme en situation de crise.
Les acteurs des médias ont, en outre, demandé l'élaboration d'un guide de bonnes pratiques sur le traitement de l'information et la communication en période de crise. Les organisations faitières du tourisme ont sollicité l'institution d'un visa communautaire unique des pays de l'Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA) afin de promouvoir leur destination respectivement tout en maintenant les normes de sécurité nécessaires.
Elles ont aussi souhaité un soutien aux investissements touristiques par une législation pour stimuler le développement, mais aussi la mise en commun des offres touristiques des pays de l'UEMOA, etc. Consciente de la place et du rôle de la culture et ses acteurs dans la lutte contre la radicalisation, l'extrémiste, la société civile culturelle a pris la résolution de concentrer ses efforts de productions intellectuelles et artistiques sur la lutte contre le terrorisme pour la restauration de l'intégrité du territoire. Du reste, des acteurs des médias, de la culture et du tourisme pour la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso ont pris l'engagement de contribuer à la mise en œuvre du cadre normatif 2023-2025.
A cet effet, ils ont proposé la mise en place diligente par les autorités compétentes du comité de suivi et d'évaluation y relatif. Le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo, a exprimé sa satisfaction pour la tenue de ce colloque. Pour lui, ce sont des réflexions " pointues " qui permettent à la sphère de décisions au plus haut niveau de l'Etat, d'aviser sur les questions en rapport avec le secteur. M. Ouédraogo a dit prendre acte des conclusions des travaux et veiller à ce qu'elles ne dorment pas dans les tiroirs. Il a, par ailleurs, réitéré ses remerciements à l'ensemble des participants et au gouvernement qui ont accepté porter ce projet.
Des mécanismes de résilience
La cérémonie d'ouverture, intervenue le vendredi 20 janvier 2023, a été présidée par le ministre en charge de la fonction publique, Bassolma Bazié, représentant le Premier ministre. Il est clairement établi qu'au pays des Hommes intègres, les valeurs de référence spirituelle, culturelle et traditionnelle jouent un rôle primordial dans la prévention et la résolution des crises. Face à la radicalisation, à la stigmatisation et à l'extrémisme, il importe, a-t-il relevé, de puiser dans les ressorts endogènes les principes du vivre-ensemble harmonieux.
A l'écouter, la culture contient en elle-même des mécanismes de résilience à la barbarie. " Nous ne pouvons accepter le fait que les groupes armés arrivent à imposer leurs comportements, leurs valeurs, s'ils en ont vraiment une seule, aux paisibles populations qui sont obligées de trouver refuge sur des sites de déplacés ", a-t-il fustigé. Le ministre d'Etat a signifié que le produit touristique apporte environ 7% au Produit intérieur brut (PIB). Mais à l'instar des autres secteurs, l'économie du tourisme se trouve affectée par la situation nationale. Cependant, a-t-il assuré, la vitrine touristique du Burkina demeure attractive malgré cette situation de guerre imposée. M. Bassolma a aussi reconnu que la dimension transversale de toute guerre repose sur le renseignement et la communication.
" Dans ce contexte difficile, il s'agit de faire en sorte de trouver les meilleurs canaux possibles pour véhiculer l'information saine, en tenant un langage de vérité, tout en anticipant sur les velléités de désinformation de masse à travers certains médias et sur les réseaux sociaux ", a-t-il indiqué. Le besoin de donner l'information juste semble s'accommoder " très peu de la soif " d'informations, parfois manifestée avec violence par les populations, a-t-il déploré. Néanmoins, il s'est dit convaincu que les réflexions des experts à ce colloque vont conduire à une meilleure prise en compte de ce secteur stratégique dans la lutte contre l'extrémiste violent.
Pour le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo, cette rencontre révèle d'une importance, car il ne s'agit pas d'un colloque pour juste un exercice " intellectuel ou intellectualiste ", mais surtout pour dégager des pistes et solutions concrètes qui vont se transformer en actions, en comportements. " Nous sommes convaincus que la paix, nous ne pourrons l'avoir sans cette contribution des acteurs des médias et de la culture ", a-t-il reconnu. Au cours des deux jours, plusieurs thématiques ont été développées par les panélistes à savoir, " Responsabilité sociale des médias en matière d'information et de communication en période de crise " ; " Enjeux, défis et perspectives de l'événementiel culturel et touristique au Burkina Faso ".