La transition politique au Mali vient d'entrer dans une phase décisive de son déroulement, notamment le processus de préparation et d'organisation des élections devant permettre le retour des civils au pouvoir ou à tout le moins à l'ordre constitutionnel normal. Et la tension clairement visible entre le gouvernement et l'imam Mahamoud Dicko indique que la sortie de la transition est loin de pouvoir se faire de façon tranquille.
Quatre jours après que Youssouf Daba Diawara, coordinateur général de la Cmas - réunissant les organisations et sympathisants de l'imam Mahamoud Dicko - a indiqué que le Colonel Assimi Goïta n'est pas fondé pour commanditer la rédaction d'une nouvelle Constitution, le cortège du guide religieux a été gazé par la police alors qu'il rentrait de l'Arabie Saoudite où il vient d'être désigné comme membre permanent de la Ligue islamique mondiale.
" A travers moi, c'est tout le Mali qui vient d'être humilié ", a déclaré l'imam Mahamoud Dicko, à la suite de l'intervention de la police.
Le divorce entre le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga et l'imam Mahamoud Dicko n'avait pas mis du temps à être consommé dès les mois qui ont suivi l'avènement du premier à la Primature et la brouille qui a suivi avec le second.
Pourtant, la coalition qu'ils ont formée avait été le fer de lance de la fronde qui a emporté le régime de l'ancien Président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) mort peu de temps après.
Sur les réseaux sociaux, les partisans du leader religieux accusent le Premier ministre de soutenir le non-respect des normes démocratiques par le Chef de la Transition.
En face, le gouvernement n'entend pas laisser ce mouvement de contestation prospérer. Va-t-on assister à des manifestations géantes et constantes comme le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et son ancien allié, l'imam Mahamoud Dicko, avaient organisées pour pousser IBK vers la sortie ?