Matam — L'Union sportive de Matam (USM), principal club de football de la région du même nom, dans le nord du Sénégal, peine à faire de bons résultats, faute de moyens financiers, déplorent des responsables de cette équipe évoluant en National 2.
Le club entraîné par Mallé Sao occupe actuellement la 7e place, sur 10 équipes, de la poule B du championnat de National 2, avec 6 points.
Après sept matchs joués, l'USM n'a gagné qu'une seule fois, pour trois défaites et trois matchs nuls.
Sa dernière rencontre remonte à dimanche dernier et avait été sanctionnée par un match nul, 1-1, contre ERGM de Saint-Louis (1-1).
La seule victoire jusque-là obtenue par l'USM a été acquise aux dépens de Mbargueth de Kébémer, battue 2-0, lors de la cinquième journée.
"Nous nous déplaçons dans des conditions très difficiles. Nous voyageons à bord de cars Ndiaga-Ndiaye, les joueurs arrivent sur place très fatigués, la veille même du match. C'est l'une des causes de nos contre-performances", explique Oussou Bâ, le manager général de l'USM, dans un entretien avec l'APS.
L'Union sportive de Matam est logée dans la même poule que des équipes des zones nord et centre du pays, notamment de Bambey, Dahra, Diourbel, Kébémer, Louga et Saint-Louis.
La ville de Dahra, la plus proche de Matam, est distante d'elle de 266 kilomètres, a signalé Oussou Bâ, ajoutant que pour aller à Saint-Louis, par exemple, les joueurs de l'USM doivent parcourir 425 kilomètres.
"Cette année, les conditions de travail sont très difficiles, car l'équipe quitte Matam à la veille de chaque match pour arriver parfois vers 23 heures et jouer le lendemain à 16 heures. Nous prenons des cars de transport en commun. Avec ces conditions et le manque de moyens, les résultats ne peuvent pas combler nos attentes", estime l'entraîneur de l'USM, Mallé Sao.
Les conditions de travail "étaient bonnes" pour l'USM, l'année dernière, car les joueurs arrivaient à Diourbel, Louga ou Saint-Louis, deux jours avant le match, ce qui les permettait de "s'entraîner, de s'acclimater et de se reposer avant chaque rencontre", se souvient-il.
Mallé Sao assure toutefois que "malgré ces conditions difficiles, les joueurs restent motivés et engagés". Ils viennent à l'entraînement tous les jours, selon lui.
Aussi Sao appelle les autorités locales, ainsi que les mécènes, à soutenir le club de Matam fondé en 2008, et jusque-là le seul de la région à évoluer à ce niveau.
L'USM "ne dispose même pas d'un véhicule pour se déplacer. Je pense qu'une seule personne peut prendre en charge l'Union sportive de Matam. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi le club a du mal à trouver de l'aide", s'inquiète-t-il.
Selon leur entraîneur, la majorité des joueurs de l'USM vient du Championnat national populaire, les "Navétanes".
Avec les membres de son staff, il dit sillonner toute la région à la recherche de joueurs pendant la période où se disputent les compétitions entre quartiers et villages.
"Chaque année, avant l'ouverture du championnat, nous faisons des tests et nous nous focalisons sur les joueurs qui évoluent dans la région, à Matam, à Ndouloumadji, dans les Agnams, à Thilogne, à Kanel, à Sinthiou Bamambé, à Ogo, à Sinthiane et à Ourossogui", précise le technicien.
"Des gens aussi nous aident en nous demandant de venir voir tel ou tel joueur", a reconnu Sao, estimant que la grève des transporteurs est de nature à "perturber le calendrier" et à "créer un relâchement chez les joueurs".
A noter que l'USM évolue en National 2 depuis deux ans, dans la poule B de ce championnat, en compagnie notamment de cinq équipes de la région de Louga (Penc, Deukeundo, l'ASACASE, l'AS Dahra et Mbargueth de Kébémer).
Il y a aussi dans cette poule deux équipes de Saint-Louis (Ndar-Guedj et ERGM) et deux autres de la région de Diourbel (Diamono et AS Bambey).