Le triste sort de cet homme de 42 ans a ému de nombreux Mauriciens ainsi que des passants à Port-Louis, vendredi. Alors que les averses s'abattaient sur le pays, il a trouvé refuge sous un abri de fortune, fait de carton et de plastique. Nous l'avons rencontré.
Emmanuel Victorien explique que cela fait près d'une dizaine d'années qu'il erre dans les rues de la capitale, seul contre tous. Avant, il habitait Pailles. Aujourd'hui, il travaille comme porteur de légumes et d'autres marchandises le jour mais cela ne lui permet pas de toucher un salaire décent, qui lui permettrait d'avoir un logement et de se nourrir. Quelques fois, même un bout de pain est un luxe qu'il ne peut s'offrir, dit-il.
Jadis, Emmanuel était marié ; il avait une femme et trois enfants. Mais c'est de l'histoire ancienne. "Elle m'a quitté." Il a oublié l'âge de ses enfants mais se souvient de leur visage qu'il n'a pas vu depuis un bon moment déjà. Il indique que depuis six mois, sa situation a empiré et il s'est retrouvé à dormir dans cette structure plus que précaire. "Quelques personnes m'aident comme elles le peuvent. Mé apré zot osi ki zot pou kapav fer déplis ?" Depuis jeudi, il a dû renforcer son "abri" car il savait que le mauvais temps allait arriver et qu'il fallait s'y préparer. "Gro lapli, monn bizin met impé plastik pou pa tranpé."
Le quadragénaire souhaite reprendre sa vie en main et pour cela, il souhaite trouver un emploi fixe avec un salaire qui lui permettrait de survivre. Juste assez pour pouvoir manger à sa faim et avoir un toit au-dessus de sa tête.
Pour ceux qui souhaiteraient lui donner un coup de pouce, Emmanuel confie qu'il dort tous les soirs au même endroit à la rue St-Denis à Port-Louis.