Dans cette rubrique hebdomadaire, nous revenons sur des crimes qui ont été perpétrés il y a plusieurs semaines, mois, années... Des drames qui ont marqué les esprits et qui ont bouleversé des vies à tout jamais...
Cela faisait huit ans hier. Le 21 janvier 2015, le village de Plaine-Magnien se réveillait sous le choc. Dans la matinée, le corps sans vie d'Ishwar Dinnoo, 47 ans, complètement défiguré, sera retrouvé sur l'asphalte. On apprendra par la suite que le père de famille a été tué pour Rs 1 000...
Pour les forces de l'ordre, surtout ceux qui travaillaient dans le Sud, cette date est restée gravée dans les mémoires. Ce jour-là, trois meurtres sont recensés, dont celui d'Ishwar Dinnoo, maçon de profession. Les faits se sont produits dans la nuit du 20 au 21 janvier. Cet habitant de Plaine-Magnien a quitté son domicile pour se rendre dans une boutique du coin, sise la route Royale, qui reste ouverte jusqu'aux petites heures du matin, pour acheter des cigarettes. Plus tard, un de ses enfants affirmera que son père avait l'habitude de s'y rendre à de telles heures. Après avoir acheté ses cigarettes, Ishwar Dinnoo est allé s'asseoir sous un badamier, toujours sur la route Royale, pour griller une clope quand trois hommes l'ont approché...
Ceux-là lui ôteront froidement la vie... Muhammud Akmez Soobradally, un cordonnier âgé de 18 ans, Imteaz Cheddee, soudeur de 37 ans, et Savish Cenna Prevaust, alias Akshaye, âgé de 21 ans... Lors de leur interrogatoire, les trois hommes expliqueront qu'ils se sont approchés d'Ishwar Dinnoo, attirés par la braise de sa cigarette. Ils lui ont alors demandé s'il pouvait leur en donner une. Cependant, alors qu'il retirait la boîte de sa poche, un billet de Rs 1 000 s'en est échappé.
Les meurtriers toujours en détention
Les trois hommes ont alors insisté pour qu'Ishwar Dinnoo leur donne le billet. Quand il a refusé catégoriquement, les trois hommes ont commencé à le frapper avec une violence inouïe. Selon le rapport d'autopsie, le quadragénaire a succombé à une fracture du crâne ; même les os de son visage avaient été brisés, et il était complètement défiguré. Il avait reçu plusieurs coups de poing, de pieds, de bouteille et de parpaing au visage.
Après s'être rendu compte qu'Ishwar Dinnoo avait succombé sous leurs nombreux coups, l'un des meurtriers, Prevaust, a essayé de berner la police. Il a traîné le corps sans vie devant une maison de jeu et s'est rendu au poste de police pour affirmer y avoir trouvé le cadavre en allant uriner. Comme il fallait d'abord identifier la victime, compte tenu des nombreuses blessures qu'elle présentait au visage pour commencer l'enquête, la police l'a laissé partir mais il a vite été rattrapé, au vu de son casier judiciaire. Après de longues heures d'interrogatoire, il a fini par divulguer les noms de ses deux complices.
Face aux enquêteurs, les trois hommes n'ont cessé de rejeter la faute les uns sur les autres. Soobradally a affirmé qu'il avait uniquement "assisté" à l'agression. "Sé Imteaz kinn plis bat li. Linn asom li kout boutey lor so figir apré linn pran enn blok linn tap lor so latet. " Pour sa part, Prevaust a déclaré qu'il a seulement asséné "de-trwa koud pwin" à la victime avant de s'enfuir. Cependant, sous la pression, ils ont tous les trois fini par avouer leur participation dans l'agression du maçon.
Les meurtriers ont comparu au tribunal de Mahébourg le 23 janvier 2015. Ils seraient toujours en détention. Ishwar Dinnoo, lui, a laissé derrière lui une épouse et trois enfants, dont deux mineurs.