Burkina Faso: Départ des forces françaises - Les clarifications du porte-parole du gouvernement

Les autorités de la Transition ont demandé, sans ambages, aux autorités françaises le départ des forces françaises du territoire burkinabè. Pour toute réaction, le président Emmanuel Macron a demandé à son tour des clarifications sur cette requête. Le ministre burkinabè de la Communication, porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, s'est exprimé hier 23 sur le sujet au journal du 13h de la RTB en répondant à Dramane Dadian. Celui-ci a posé entre autres questions : que répondez-vous à la demande de clarification de président français ? Le divorce lié à un évènement particulier ? Le départ des forces françaises ne va-t-il pas laisser un vide ? Et si la France refusait de partir ? Le départ de la France ne va-t-il pas impacter notre développement ? Dans les lignes qui suivent, nous vous proposons la retranscription de l'intervention de l'autorité.

" Cette dénonciation est dans l'ordre normal des choses. A plusieurs reprises les autorités françaises ont toujours indiqué la responsabilité des autorités burkinabè dans la présence des forces françaises au Burkina Faso. La secrétaire d'Etat française lors de son passage à Ouagadougou, a rappelé récemment que les forces françaises sont basées à Ouagadougou sur la demande du Burkina et de ses autorités, à qui il revient de demander le cas échéant leur départ et de dénoncer l'accord militaire qui permet à ces forces d'être stationnées à Ouagadougou. En cela je ne vois pas quelque chose d'extraordinaire. Au-delà de ça, elles ont souligné le sacrifice que représente l'engagement de la France dans le Sahel de façon générale, y compris au Burkina Faso. C'est un sacrifice humain mais au-delà économique.

La vision de la Transition aujourd'hui, c'est que ce sont les Burkinabè eux-mêmes qui vont consentir le sacrifice pour la libération de notre territoire, pour la reconquête de l'intégrité du territoire et surtout pour la refondation. C'est ça, la dynamique des autorités burkinabè, convaincues qu'ensemble dans un sursaut patriotique derrière les forces de défense et de sécurité et les volontaires pour la défense de la patrie, elles vont gagner cette guerre. Nous avons foi et nous avons la conviction que l'engagement des Burkinabè va être décisif dans la victoire sur les forces du Mal.

Nous comptons sur nos propres ressources humaines pour gagner la guerre mais aussi la paix. Bien sûr nous attendons de nos amis du soutien, mais c'est un soutien surtout matériel pour nous accompagner dans l'équipement de nos volontaires pour la défense de la patrie et de nos forces de défense et de sécurité. C'est désormais la vision de la Transition. Il faut dire que cette dénonciation est dans l'ordre normal des choses aux termes de l'accord militaire qui permet le déploiement des forces françaises au Burkina Faso ; notamment l'article 16 en l'occurrence prévoit cette dénonciation.

Cela sous forme de préavis à l'autre partie pour accéder à cette requête. Ce divorce n'est pas lié à un évènement en particulier ; c'est seulement lié à la volonté des autorités de la Transition avec le soutien de tous les Burkinabè d'être des acteurs premiers de la reconquête de notre territoire. C'est seulement lié surtout à un sursaut des Burkinabè pour gagner la guerre et aussi la paix. Le seul vide qui puisse être laissé dans la lutte contre le terrorisme, c'est le vide que les Burkinabè eux-mêmes auront laissé. Il n'y a aucun vide parce que les Burkinabè sont debout et feront en sorte que nous puissions gagner cette guerre.

Il n'y a pas de commentaire à faire sur une demande de clarification car au stade actuel nous ne voyons pas comment faire plus clair.

En ce qui concerne notre demande de remplacement de l'ambassadeur de France Luc Hallade, nous avons reçu les assurances que les autorités françaises vont accéder à cette demande dès cette semaine. Il ne s'agit pas de fin des relations diplomatiques entre la France et le Burkina Faso ; cette dénonciation concerne l'accord de coopération militaire. A notre avis, il n'y a pas autre chose qui devrait changer. Cela dit, nous sommes prêts à aviser le cas échéant, quelle que soit la situation ; l'engagement et le sursaut des Burkinabè nous permettront de faire face à toutes les situations et d'assurer la marche du Burkina sur vers le développement et l'épanouissement de l'ensemble de ses citoyens.

Au stade actuel nous ne voyons aucune raison que la partie française ne respecte pas les termes d'un accord. Dans tous les cas, il ne faut pas présumer et faire des procès d'intention ".

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