Le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar confirme son engagement dans l'observation électorale. Un déploiement dans chaque bureau de vote est prévu.
Ainsi soit-il. Par la voix du pasteur Ammi Irako Andriamahazosoa, président de l'église réformée de Madagascar ou FJKM, qui vient de prendre officiellement la présidence tournante du Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), les chefs des quatre églises qui composent cette entité confirment sa participation dans l'observation électorale.
Selon une source avisée, cela se traduira par un déploiement des observateurs électoraux au titre du FFKM dans chaque bureau de vote. "Le FFKM dispose suffisamment de ressources humaines nécessaires pour être présent dans chaque bureau de vote", affirme-t-il. En tout cas, la décision est donc prise. Les quatre chefs des confessions au sein du conseil œcuménique entérinent la décision prise durant la 44e session du comité central du FFKM, à Ambatondrazaka, en novembre 2022.
L'engagement du FFKM dans les processus électoraux qui se tiendront dans le pays, à commencer par la présidentielle, est une des principales décisions de la 44e session de son comité central, à Ambatondrazaka, du 22 au 24 novembre dernier.
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Une observation électorale baptisée Andrimaso. Cette légion d'observateurs électoraux du Conseil œcuménique s'est fait un nom lors de la présidentielle de 1993. Une étape charnière à l'époque, qui devait clore les tensions découlant de la crise politique de 1991.
Cette participation du FFKM à l'observation électorale ravit une partie de la classe politique. À l'issue du culte de passation entre le président sortant et le président entrant du FFKM, à Andohalo, hier, Serge Zafimahova, homme politique, par exemple, s'est montré particulièrement enthousiaste sur le sujet. "Le FFKM peut aller jusqu'à faire un décompte parallèle des voix. Il peut même publier un résultat provisoire", soutient-il.
"Le FFKM ne s'en tiendra qu'au rapport émis par ses observateurs au sein du Andrimaso. L'Église fera ensuite un rapport public", avait indiqué un membre du Comité central du FFKM à l'issue de la session de novembre à Ambatondrazaka. La loi électorale sur le régime général des élections et des référendums attribue cependant à la Commission électorale nationale indépendante le rôle "d'organiser et de gérer les opérations électorales et référendaires, et de publier les résultats provisoires".
Lors des différentes élections depuis la présidentielle de 2013, il a été fortement recommandé aux différents acteurs de s'abstenir de publier des résultats autres que ceux de la CENI, "dans un souci d'ordre public". Ces recommandations suggéraient à ceux qui le souhaitent et disposent des préro- gatives y afférentes de s'en remettre aux instances judiciaires compétentes, pour contester les résultats provisoires. Des recommandations qui n'ont pas toujours été respectées.
"L'Église n'a pas de candidat, contrairement à ce que s'imaginent certains. La politique n'est pas notre affaire. Ce qui nous importe c'est la paix sociale et le bien-être de la population. Aussi, le FFKM par le biais de Andrimaso, veillera à ce que l'élection présidentielle soit la plus crédible possible. Qu'importe qui sera élu. L'essentiel pour l'Église est que les résultats reflètent la vérité des urnes", avait soutenu la source au sein du Comité central du Conseil œcuménique.
Réunion pour la reconstruction
La tenue d'une réunion du FFKM "pour bâtir et planter", est également confirmée par le pasteur Ammi Irako Andriamahazosoa, nouveau président du FFKM. Elle se tiendra du 29 au 31 août. Elle sera précédée par une réunion d'un représentant de chacune des quatre églises au sein du FFKM, par région. Il s'agit ici des trente-cinq régions qui composent le Conseil œcuménique. Cette réunion préliminaire se tiendra à Antananarivo, du 29 au 31 mars. L'objectif de cette réunion sera d'édifier "un plan de reconstruction nationale qui conviendra aux Malgaches et à Madagascar", indique une source avisée. Le plan sera ensuite proposé aux tenants du pouvoir. Les seuls ayant les prérogatives pour en donner une force exécutoire concède-t-elle.