On l'avait prédit depuis des années dans nos colonnes. La rupture totale de la circulation sur la Nationale 4, reliant Mahajanga à la capitale, serait inévitable.
Des effondrements et fissures de plusieurs portions de la Route nationale ont été observés. En premier lieu entre Maevatanàna, dans la région Betsiboka, et Ambondromamy, dans le district d'Ambato-Boeny, au PK 378. La chaussée s'est affaissée sur la partie droite si l'on prend la direction de Mahajanga.
Les dégâts étaient encore minimes, l'an passé, mais aucun entretien n'a été apporté. Ils ont empiré, surtout après les dernières intempéries qui ont provoqué beaucoup de crues. De plus, un important glissement de terrain ronge cette partie de la route depuis dimanche. On craint un "Anjiajia bis", coupure totale de la voie en deux, survenu le 22 janvier 2020, si des travaux ne sont pas entamés dans l'immédiat.
Le deuxième point noir qui rend la circulation difficile voire impossible sur la RN4 depuis hier, se trouve au PK 483+200, dans la commune rurale d'Ankazomborona, du district de Marovoay. La direction régionale des Travaux publics de Boeny a procédé à la fermeture du grand trou au beau milieu de la voie. Le gouverneur de la région Boeny, Mokthar Andriantomanga, a été sur place et a acheminé les engins nécessaires pour effectuer les travaux de remplissage de la cavité. Toutefois, la ville d'Ankazomborona est entièrement inondée. "Les poids lourds et camions surchargés ne sont pas encore autorisés à passer", prévient le gouverneur.
Un nouveau tronçon de plus de 100 mètres vient également d'être emporté entre le croisement d'Anjiajia et Andranomandevy, dans le district d'Ambato-Boeny, un peu plus avant Andranofasika. Du jamais vu, car le tablier routier a été entièrement arraché par les eaux. Il n'y reste plus que de la terre rouge sur la route. Les eaux ont complètement submergé la RN4. D'ailleurs, cette partie était déjà en très mauvais état depuis des années. Et à chaque période de pluies, l'asphalte se désagrège.
Depuis dimanche, la liaison et le trafic sur cet axe sont interrompues. La circulation des véhicules est très difficile, voire impossible. Des dispositions particulières ont été prises par les responsables. Le cauchemar débute pour les usagers de la Route nationale 4.
Trafic interrompu
"Le trafic est interrompu sur la RN4 en raison de la montée des eaux entre la commune rurale d'Ambondromamy et Maevatanàna. La circulation des voitures et surtout des taxis-brousse au départ d'Antananarivo vers Mahajanga et vice-versa, est provisoirement stoppée afin de prévenir les accidents et d'éviter des désagréments aux passagers en cours de route. Nous conseillons aux usagers qui sont déjà sur la route, de bien suivre les consignes des forces de l'ordre et de bien rester en lieu sûr. Par ailleurs, pour protéger les infrastructures, les camions et semi-remorque devront respecter le poids des charges autorisées", a expliqué le coordonnateur de l'Agence des transports terrestres de Mahajanga, Toky Rahaingo, dimanche soir.
Les conséquences de ces coupures de route et perturbations sont préjudiciables et très importantes. L'approvisionnement en produits de première nécessité surtout les légumes, fruits et autres produits indispensables à Mahajanga, est remis en cause. Les camions-citernes qui font le plein à Mahajanga pour la distribution vers la capitale et vers le Nord (Antsohihy, Ambanja sur la RN6), et ceux qui fournissent du gaz à Antananarivo et les autres régions sont aussi bloqués sur la route. Et surtout, les habitants craignent une éventuelle inflation.