Au cours de l'une de ces dernières sorties, le Président du PSD a traité le choix porté sur la personne d'Alain-Claude Bilie By Nze d'erreur de casting en énumérant que ce dernier n'aurait pas achevé ses études universitaires (1), qu'il aurait passif moral pour, selon les dires de Monsieur Manganga Moussavou, avoir déshabillé son Recteur (2). Il estime par ailleurs que son passage à la prison Centrale comme détenu devrait de facto le mettre hors-jeu (3).
1. Alain Claude Bilie by Nze n'aurait pas de niveau d'étude requis d'après le Président du PSD.
Du point de vue juridique cet argument ne tient pas la route car l'article 31 de la Constitution stipule que : " Les membres du gouvernement sont choisis au sein du Parlement et en dehors de celui-ci. Ils doivent être âgés de 30 ans au moins et jouir de leurs droits civils et politiques". Aucune référence n'est faite ici au niveau d'étude.
Cependant, il a fait ses classes préparatoires aux fonctions actuelles dans un cadre adéquat : les partis politiques, puisque la loi No 16/2011 du 14 février 2012 portant modification de la loi No 24/96 du 6juin 1996 relatives aux partis politiques dispose en son article 3 que "Les partis politiques...concourent à l'expression du suffrage et contribuent à l'éducation politique et à la participation des citoyens à la vie politique, à la formation des élites capables d'assumer des responsabilités publiques et à l'animation du champ politique".
C'est dans cette logique qu'Omar Bongo Ondimba est devenu PR, que Pierre Beregovoy qui, semble-t-il, n'avait pas fait de grandes études, est devenu PM en France. Le PM actuel mérite d'être là. Par ailleurs, "ce ne sont pas les diplômes qui dirigent un Etat, c'est l'intelligence et le bon sens".
2. Il aurait humilié son Recteur
Hormis le fait qu'il clame son innocence sur cette accusation, son cas a été traité depuis longtemps et il semble en avoir payé le lourd tribut, puisqu'il ne sera plus jamais admis à poursuivre des études universitaires. Il a purgé cette peine. Revenir à chaque fois sur ce fait pour apprécier ce compatriote relève de la haine et de la subjectivité.
3. Il a fait la prison
S'agissant de l'allusion faite au fameux statut d'ancien détenu que certains collent à la peau du nouveau PM, Monsieur Manganga Moussavou a oublié qu'en dépit de ce statut, l'actuel PM jouit de ses droits civils et politiques, ce qui en fait un méritant. La République ne l'a jamais privé de ses droits politiques.
Mais du point de vue éthique et de justice sociale, comment Manganga Moussavou va-t-il justifier qu'il a été Vice-président de la République, en même temps que son fils représentait son parti politique au gouvernement et sa femme à l'Assemblee Nationale ?