Cote d'Ivoire: Déjeuner Ouattara-Macron à l'Elysée - Le Capitaine au menu

Alassane Ouattara, le président ivoirien, séjourne depuis le vendredi 20 janvier 2023 en Hexagone. Ce n'est plus un événement, ses visites étant maintenant régulières en France. Cette France où il a des intérêts hautement économiques.

Cette France où il a rencontré Dominique, son âme sœur, devenue depuis sa tendre épouse. Cette France dont il serait l'un des éminentes incarnations comme valet en Afrique de l'Ouest.

Du coup quand Ouattara se rend en France, c'est tout comme s'il allait dans son village à Dimbokro. En effet, on ne compte plus ses visites de travail et autres sur les bords de la Seine depuis son accession à la tête de la Côte d'Ivoire. On peut citer par exemple son voyage en novembre 2018 à Paris pour la cérémonie internationale du Centenaire de l'Armistice de 1918 et du Forum sur la paix, un autre en février 2021, au moment où le Premier ministre Hamed Bakayoko s'y trouvait lui aussi pour des soins médicaux, et dernièrement en mai 2022 où il a largement discuté de la situation au Mali avec le président Macron.

Pas de quoi donc fouetter un chat dans la mesure où les relations entre Paris et Abidjan sont au beau fixe. Cette énième visite du président Ouattara en France intervient cependant dans un contexte sous-régional caractérisé par le terrorisme et l'expansion du sentiment anti-français dans certains pays dont notamment le Mali et le Burkina Faso. Un séjour qui sera marqué aujourd'hui même par un déjeuner entre les deux hommes.

Nul doute qu'entre la poire et le fromage, outre la coopération bilatérale, la situation régionale et en particulier la Transition à Ouagadougou comme l'a révélé dernièrement Jeune Afrique, avec le capitaine Ibrahim Traoré comme plat de résistance, il sera aussi question du terrorisme au Mali, au Niger, au Burkina Faso et même en Côte d'Ivoire.

Même si, fait notable, ce séjour parisien était programmé depuis longtemps, on ne peut occulter le fait qu'il a lieu au lendemain de la dénonciation par le Burkina de l'accord de défense avec la France. Un accord militaire qui permet aux forces françaises d'être présentes sur son territoire. Le gouvernement burkinabè, en effet, a demandé au contingent français Sabre, basé à Kamboinsin, de faire son paquetage et de décamper dans un délai d'un mois, tant les signes du divorce se faisaient sentir depuis un certain temps.

La question qu'on pourrait alors se poser est de savoir quel pourrait être l'impact de ce départ du contingent français du Burkina Faso, à un moment où les djihadistes sont en train d'investir les frontières des pays de la sous-région. Nul doute que les relations entre Etats seront scrutées, dans la mesure où le Burkina partage une frontière avec la Côte d'Ivoire.

Quoi de plus normal que le locataire du palais de Cocody aborde la question avec son homologue Macron, même si on est loin de penser que cela puisse influer sur la décision burkinabè.

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