C'est la première visite en dix-sept ans d'un responsable algérien de ce grade à Paris. Alger inscrit cette visite dans le cadre de la coopération entre les armées des deux pays.
Ces rencontres parisiennes font suites à celles d'Alger qui ont eu lieu en août dernier, lors du déplacement du président Macron qui avait permis de remettre la relation bilatérale sur les rails.
C'est un pas en plus vers ce que le président Macron qualifie d'" une nouvelle ère des relations algéro-françaises ", ou d'" une nouvelle relation de confiance " si l'on cite le président Tebboune.
Alger et Paris restent discrets sur la nature des échanges qui ont eu lieu, à l'Élysée en présence du chef d'état-major des armées français, mais comme lors des rencontres bilatérales de l'été dernier, si l'en en croit les médias algériens, la situation sécuritaire au Sahel et la coopération militaire étaient au cœur des sujets.
L'Algérie se trouve, depuis la guerre en Ukraine, dans une position délicate. Elle essaie de réaliser un équilibre très difficile dans ses relations historiques et stratégiques avec Moscou et ses relations avec les pays européens ainsi que les États-Unis.
Les pays européens qui ont besoin du gaz algérien sont en concurrence. Alger a privilégié Rome à Paris et a signé des contrats gaziers avec l'Italie.
L'Algérie offrira-t-elle en échange à Paris ses services au Sahel, alors que l'influence de la France est fragilisée dans plusieurs pays de la région ? La question est posée.
■ Quelle équation l'Algérie est en train d'appliquer à ses alliés européens ?
Entretien avec Pierre Vermeren, professeur à Paris-I en histoire du Maghreb contemporain