Dakar — Mouhammadou Sylla, responsable du pôle développement humain à l'Agence française de développement (AFD), a souligné, mardi, à Dakar, la nécessité de renforcer les capacités des laboratoires de biologie médicale suivant une approche régionale dans le but de mieux appréhender les défis sanitaires devenus transfrontaliers.

"Face à la multiplication et à la réémergence des épidémies, il est essentiel de soutenir le renforcement des capacités et de monter en compétences des systèmes de laboratoires dans des approches régionales indispensables pour appréhender des défis sanitaires qui dépassent les frontières", a-t-il notamment déclaré.

Intervenant à une réunion annuelle du projet dénommé Réseau d'Afrique de l'ouest des laboratoires de biologie médicale (Resaolab), Sylla a insisté sur le fait que le renforcement des systèmes de santé constituait un élément clé pour des investissements les années à venir.

"Pour atteindre les objectifs de développement durable et de couverture en santé, le renforcement des systèmes de santé constituent un élément clé pour lequel il faut investir dans les prochaines années. Une bonne organisation des laboratoires permet d'assurer la qualité du diagnostic", a fait valoir le responsable de l'AFD.

La 8ème réunion du Réseau d'Afrique de l'Ouest des Laboratoires de biologie médicale entre dans le cadre de la phase 3 dudit projet exécuté sur la période 2019-2023 dans sept pays bénéficiaires (Bénin, Burkina Faso, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Togo).

Représentant le ministre de la Santé et de l'Action sociale, le professeur Amadou Moctar Dièye, coordonnateur du réseau au Sénégal a assuré que la collaboration des laboratoires avait permis de contribuer au renforcement des capacités institutionnelles des pays par l'application des politiques nationales des systèmes de laboratoires de biologie médicale.

"La biologie médicale est au cœur du système de santé car il permet de faire le diagnostic, le suivi de l'efficacité du traitement et certifie la guérison. Le laboratoire est au début, au milieu et à la fin de la prise en charge des patients", a ajouté Pr Dièye par ailleurs directeur des Laboratoires au Sénégal.

Il a signalé que le projet avait aidé à développer les laboratoires nationaux de santé publique dans les sept pays, ériger des directions des laboratoires et renforcer la formation du personnel, notamment les prescripteurs et les biologistes sur la résistance aux antimicrobiens, la bio sûreté et la biosécurité.

De son côté, François Xavier Babin, directeur des opérations internationales de la Fondation Mérieux, partenaire du projet, a dit qu'il y a encore des besoins à satisfaire après que le système a été confronté à la pandémie de Covid-19.

"Au-delà de la pandémie, les indicateurs de santé sont très faibles. Le projet a permis la création de directions de laboratoires dans presque tous les sept pays du Resolab. Notre objectif est d'essayer d'avoir à tous les niveaux du système de santé des laboratoires", a-t-il fait savoir.

Le Resolab a aidé à l'équipement de laboratoires et la reconstruction du Laboratoire national de référence à Thiès et dans d'autres pays bénéficiaires.

Près de 40 participants, les principaux acteurs et partenaires du réseau dans les pays bénéficiaires se retrouvent à Dakar dans le cadre de la phase 3 du projet lancée en 2019 à Niamey.