Gacirah Diagne, présidente de l'Association Kaay Fecc et activiste culturelle, porte le message des artistes pour ce 11ème Festival national des arts et cultures (Fesnac). À Kaffrine, elle a tenu un discours de paix, invité à la réflexion et à la création, et a espéré l'union des cœurs.
KAFFRINE - Gacirah Diagne, pour le lancement officiel de la 11ème édition Festival des arts et cultures (Fesnac), le samedi 21 janvier, a porté la parole des artistes. La présidente de l'Association Kaay Fecc s'est félicitée que l'esprit de ce rendez-vous " perdure ", 25 ans après sa première édition. " Le Fesnac est non seulement le reflet de notre diversité culturelle, riche et multiple, mais également de notre puissance créative porteuse de valeurs, de vie et d'espoir, levier de changement, de développement ", relève la danseuse et chorégraphe, qui se réjouit d'un " moment unique de points de rencontres dans une volonté de rassembler, de communier, de ne faire qu'un ".
Gacirah Diagne, qui s'est exprimée dans un ton tout autant solennel qu'enthousiasmé, voit dans le geste artistique et culturel le rempart contre nos inimitiés. Elle estime, en ce sillage, que le Sénégal avait grand besoin de ce festival en ces " temps difficiles où la division semble vouloir s'installer dans notre pays ". Elle prescrit l'écoute et la bienveillance de la part de tous et pour tous, enfin de sauvegarder l'essentiel et le plus vertueux dans nos identités.
L'artiste trouve pareillement que le Fesnac offre l'occasion propice pour créer des opportunités et des débouchés, ainsi que d'évoquer les considérations qui tiennent à cœur. Gacirah Diagne cite la mise en place concrète du statut de l'artiste, les plans stratégiques de développement de diverses disciplines artistiques, la question des ressources issues de la future manne pétrolière et comment elles seront affectées aux arts et cultures, ainsi que la copie privée dans le cadre des droits d'auteur. Mme Diagne invite d'ailleurs à accorder une attention particulière à la mise en œuvre de la copie privée, qui s'affirme déjà comme une solution certaine aux problématiques de financement des arts. Pour clore le chapitre des revendications, elle soumet le défi de la couverture maladie universelle pour " tous les acteurs " des arts et de la culture.
" Nous, artistes et professionnels des arts et de la culture du Sénégal, toutes disciplines confondues, avons besoin d'être reconnus, soutenus, financés, valorisés. Chez nous d'abord, en Afrique, et dans le monde ", défend Gacirah Diagne. Elle a également dit sa satisfaction de voir la femme honorée dans cette édition, à travers notamment le thème annuel " Femme, éducation culturelle et développement socio-économique ". Un choix tout indiqué, selon elle, tant les Sénégalaises sont des femmes déterminées, courageuses, résilientes, créatives, fédératrices.
" Durant ces 10 jours, nous allons prendre l'espace avec l'élégance et la force tranquille qui nous caractérisent. Ce sera artistiquement, pleinement, calmement mais sûrement. Comme l'a dit le rappeur Gaston " Touti wax, job lou beuri " (Parler peu, travailler énormément) ", a chanté la danseuse.