En Guinée, l'association des victimes du camp Boiro organise une cérémonie de recueillement ce mercredi 25 janvier. Il y a 52 ans, le 25 janvier 1971, le président Sékou Touré faisait exécuter près de 90 personnes soupçonnées d'être contre son régime. Les proches de victimes demandent à ce que le gouvernement en fasse davantage.
De nombreux assassinats ont été commis durant le règne de Sékou Touré. Si des commissions ont été mises en place par l'ex-chef de l'État Alpha Condé, puis des annonces faites par Mamadi Doumbouya, l'actuel président de la transition, aucune des demandes des familles des victimes n'a pour le moment abouti.
Selon Abdoulaye Conté, secrétaire exécutif et porte-parole de l'Association des victimes du camp Boiro, " c'est une très grande déception, parce qu'on n'est pas du tout écoutés. On n'est pas du tout consultés. Il n'y a aucune considération de toutes nos demandes, de toutes nos revendications. Donc, pour nous, c'est impossible de faire une refondation, c'est impossible de faire une réconciliation dans ce pays qu'est la Guinée sans aller dans cette histoire tragique de la Guinée. "
" Récupérer les restes de nos parents "
Abdoulaye Conté appelle le président de la transition à faire face au passé de la Guinée. " C'est une violence extrajudiciaire des personnes qu'on a arrêtées, qu'on a envoyées au camp Boiro, qui étaient soumises à de la torture, à l'extraction d'aveux forcés et après qui étaient exécutées. Ce que nous recherchons, c'est plutôt qu'on nous remette ces charniers pour faire des tests ADN et récupérer les restes de nos parents, demande le porte-parole de l'Association des victimes du Camp Boiro. Si la chance m'était donnée de me retrouver devant le président de la transition Mamadi Doumbouya, c'est pour que, une fois dans ce pays, le président ait le courage de faire face à son histoire, au passé douloureux de ce pays ".