Serait-on face à un autre décès lié au harcèlement aux Casinos de Maurice ? C'est en tout cas ce qu'allègue le corps syndical. La direction de State Investment Corporation Management Services Co Ltd (SICMS) dit attendre une lettre officielle des proches du défunt pour ouvrir une enquête.
On se souvient du décès de Parmanandsingh Persand, survenu le 3 juillet 2012. Ce dernier, mort d'une crise cardiaque, était harcelé sur son lieu de travail. Deux hauts cadres des Casinos de Maurice avaient même été suspendus dans cette affaire. Samedi dernier, un autre employé de cette institution est décédé. Selon les membres de la Casino Employees Union (CEU), ce cas pourrait avoir des similitudes avec celui de 2012.
En effet, le défunt avait al- légué être la victime de harcèlement de la part de son supérieur. "Il en a même fait état dans une déposition à la police, le 31 août dernier. Il a aussi écrit une lettre à la direction en septembre dernier pour lui faire part de son problème mais rien n'a changé", avance un membre du syndicat.
Il soutient que la CEU ne compte pas se taire. "Nous sommes en présence de certains éléments incriminants à l'égard du supérieur de l'employé décédé et contre lequel il avait porté plainte. Des documents ont même été envoyés à la SICMS." Selon les renseignements obtenus, l'employé décédé avait demandé à être muté car il ne pouvait plus soutenir la pression exercée sur lui.
Dans une lettre envoyée à la SIC, datée du 10 septembre dernier, il a demandé à ne pas travailler le dimanche pour la simple raison qu'habitant Mare-Tabac, il n'y avait plus d'autobus après une certaine heure. "Sa requête a été refusée. On l'aurait même envoyé tra- vailler dans un lieu où il n'y a pas d'heure de déjeuner. Des plaintes ont été faites à ce sujet en haut lieu... " La semaine précédant son décès, il aurait même parlé de prendre son early retirement.
Ainsi, le syndicat demande à la SIC d'ouvrir une enquête à ce sujet et même de suspendre les personnes qui seraient trouvées fautives dans cette affaire. "Nous avons envoyé un courriel au Chairman et au Managing Director de la SIC, de même qu'à la Federation of Progressive Union. La lumière et la justice doivent être faites dans ce cas."
À la SIC, on fait comprendre que ces allégations sont graves et que des précautions doivent être prises. "Pour le moment, nous n'avons pas de commentaires à faire. Mais si la famille vient de l'avant et demande qu'une enquête soit officiellement ouverte, nous le ferons", ajoute un cadre de la SIC.