Au Rwanda, la mort jugée suspecte de John Williams Ntwali interpelle la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) qui réclame l'ouverture d'une enquête aux autorités. " C'est une personnalité qui était menacée, qui ne se sentait pas en sécurité ", souligne Julia Doublait, responsable adjointe du bureau Afrique de la FIDH, au micro de RFI.
La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) réclame l'ouverture d'une enquête aux autorités rwandaises après la mort jugée suspecte de John Williams Ntwali. Une semaine après son décès, la FIDH et ses partenaires questionnent la version officielle : pour la police rwandaise, ce célèbre journaliste youtubeur, un des derniers à enquêter et donner la parole à des voix critiques, est décédé des suites d'un accident de la route survenu dans la nuit du 17 au 18 janvier 2023.
Sauf que, depuis, son téléphone n'a pas été retrouvé, d'après la FIDH. Sa femme dit l'avoir eu une dernière fois au téléphone le 17 janvier dans la soirée. Et, dix minutes après ce coup de fil, son téléphone était coupé alors qu'il lui aurait dit prendre une moto pour rentrer à son domicile.
" Il enquêtait sur des cas sensibles "
Voilà pourquoi Julia Doublait, responsable adjointe du bureau Afrique de la FIDH, exhorte Kigali à faire toute la lumière sur sa mort. " C'est une personnalité qui était menacée, qui ne se sentait pas en sécurité, affirme-t-elle au micro de Mehdi Meddeb. Il a également été arrêté et détenu dans le passé. Il enquêtait sur des cas sensibles. Les circonstances aussi autour de sa mort interpellent un petit peu ".
Sur les circonstances du décès, Julia Doublait ajoute : " C'est important que dans un contexte où les libertés et les droits fondamentaux sont très restreints, très limités, que lumière soit faite sur les circonstances de son décès. L'histoire du téléphone, de l'appel aussi passé et ensuite, il s'est quand même écoulé, a priori selon les informations qu'on a, plusieurs heures avant que sa mort ait été déclarée. Ses effets personnels n'ont pas été retrouvés ou en tout cas, on n'a pas les informations là-dessus. Pour une personnalité comme John Williams Ntwali, l'un des derniers journalistes d'investigation indépendants dans ce pays, ça interpelle. "