Dakar — La résilience urbaine en Afrique implique un meilleur aménagement des territoires, a affirmé mercredi Ngari Faye, conseiller technique au ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l'Aménagemet des territoires.
Construire la résilience des villes africaines, "c'est d'abord et avant tout, mieux aménager les territoires", a-t-il déclaré en lançant officiellement les premières journées de l'aménagement du territoire, à l'occasion d'un colloque organisé à Dakar.
Ce colloque a enregistré la présence de plusieurs participants venus de pays de la sous-région et d'Europe, ainsi que celle du directeur de la fondation Henrich Böl Stiftung. Il est axé sur le thème "pour des territoires urbains, compétitifs et durables".
Ngary Faye considère que "le principe de durabilité doit être au cœur des priorités comme condition de résilience pour redonner à l'homme la place qui lui revient dans une économie de la vie".
A l'en croire, ce constat ramène la problématique centrale de l'aménagement dans la gestion des espaces urbains africains, pour un développement durable.
"Aujourd'hui, nos villes, surtout secondaires sont confrontées à des problèmes d'inondations, d'infrastructures en matière d'éducation, de santé, de gestion des déchets, d'eau courante, de transport ou d'électricité, et surtout, d'assainissement", a-t-il déploré.
Il a rappelé que des études ont montré que plus de 60 % des populations en zone urbaine n'ont pas accès à un réseau d'assainissement et que 35 à 40% des superficies urbanisées de la région de Dakar ne répondent pas aux normes d'occupation des sols.
Pour sa part, le directeur de l'Aménagement du territoire, Abdourakhmane Mbane Sène, souligne que pendant les trois jours du colloque, des sujets très importants seront abordés, en rapport notamment avec la thématique urbaine.
Il a relevé que le choix de ces thèmes se justifie par la croissance démographique importante que connaissent aussi bien les zones urbaines que rurales.
"On sait que dans les 40 prochaines années, l'Afrique va accueillir plus de 400 millions de citadins, nous savons également que parmi les 30 villes au monde qui ont une croissance la plus rapide, 20 sont africaines", a-t-il rappelé.
Prenant l'exemple du Sénégal, il a indiqué que des études ont montré qu'à l'horizon 2035, il y aura plus de citadins que de ruraux.
"Fort de cet important enjeu, il est aujourd'hui constaté malheureusement que dans la plupart des villes africaines, il y a un déficits d'infrastructures, des difficultés d'accès à un service urbain, notamment l'eau, l'assainissement, l'électricité, etc.", a-t-il signalé.