Kaffrine — Des chercheurs et acteurs culturels sénégalais appellent les pouvoirs publics à travailler davantage à la préservation et à la promotion du patrimoine culturel de leur pays, en vue d'enrichir l'identité des générations présentes et futures.
Cette préconisation fait partie des sept recommandations issues d'un colloque de deux jours (23-24 janvier) qui a pris fin mardi à Kaffrine, sur le thème : "Patrimoine, créativité et entreprenariat".
Des chercheurs, artistes et mécènes ont participé à ce colloque, dans le cadre de la 11e édition du Festival national des arts et cultures (Fesnac).
Il y avait aussi des entrepreneurs et administrateurs culturels, ainsi que des représentants de collectivités locales.
Ils ont demandé aux autorités publiques de prendre les dispositions nécessaires "pour que les imaginaires et la créativité puissent être facteurs de richesses, d'emplois, d'épanouissement collectif pour la population".
Les imaginaires et mémoires préservés doivent être transmis par le biais de l'éducation, préconisent-ils, insistant sur la nécessité de "façonner, à travers les mémoires et les imaginaires, une modernité africaine indépendante des trajectoires historiques et culturelles occidentales".
Dans cette perspective, notent-ils, il est attendu des pouvoirs publics qu'ils mettent en place "un environnement économique favorable au développement de l'entrepreneuriat culturel et à l'épanouissement des acteurs culturels".
Les participants à ce colloque appellent par ailleurs les pouvoirs publics à mieux évaluer "les potentiels risques encourus par les sites du patrimoine culturel et naturel", en lien avec l'exploitation du pétrole au Sénégal.
"Il faut préserver et promouvoir les savoir-faire par leur identification, leur répertoire, leur usage ainsi que les savoir-être à travers l'éducation", lit-on dans les conclusions du colloque.
Les participants préconisent de même le renforcement de la communication et du partenariat entre l'Etat central et les collectivités locales, "pour un développement harmonieux de l'économie de la culture au niveau décentralisé".
Selon le coordinateur du colloque, le professeur Ibrahima Wane, la rencontre se proposait de "démontrer les liens entre culture et développement et l'impact que les secteurs d'activités culturelles peuvent avoir sur l'émergence économique et sociale des territoires".
"L'objectif de ces échanges est à la fois d'éclairer et d'inspirer les jeunes créateurs et entrepreneurs, de susciter des synergies d'action, et de dégager des perspectives aussi bien pour les pouvoirs publics, les acteurs privés que les partenaires internationaux", explique M. Wane.