C'est un round de réflexions et de consultations parti pour durer six mois. Les discussions devraient aboutir à un nouveau Plan national de développement (2024-2028). C'est une démarche inclusive qui réunit aux côtés du Gouvernement les représentants des organisations du secteur privé, de la société civile et des partenaires au développement.
Le processus de formulation du Plan national de développement et du Plan d'action prioritaires (Pap) a été officiellement lancé hier à Dakar. Il s'agit de la déclinaison quinquennale du Plan Sénégal émergent (Pse) pour la période 2024-2028 intitulée Plan national de développement (Pnd) adossé à un nouveau Plan d'actions prioritaires (Pap III). Les deux sont adossés aux principes de la loi d'orientation sur le système national de Planification et de la loi sur l'Aménagement du territoire.
Le plan précédent, " ajusté et accéléré ", doit être perpétué par une nouvelle vision ayant pour ambition de faire du Sénégal " un pays émergent à l'horizon 2035, avec une société solidaire, dans un État de droit ", selon les mots de Mme Oulimata Sarr, Ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, qui a présidé l'atelier de lancement, en présence de représentants d'institutions et de corps constitués, du secteur privé, de la société civile, de partenaires au développement et de nombreux acteurs étatiques. Hier, il s'agissait pour les parties prenantes de s'accorder sur l'organisation des échanges prévus pour durer environ six mois.
La mise en œuvre des phases I et II du Pse, " référentiel unique en matière de développement socioéconomique, depuis 2014, a permis d'enregistrer des résultats probants dans les domaines économique, social et environnemental ", selon la Ministre. Toutefois, malgré ces performances, l'économie nationale reste encore confrontée à " la faiblesse de la productivité globale des facteurs et à la lente progression du processus de transformation structurelle ", estime Oulimata Sarr.
Elle a rappelé que le Pap-2A initié par le Gouvernement pour renforcer la résilience et relancer durablement l'économie, suite à la pandémie de la Covid-19, a permis de " recentrer les priorités d'investissement vers un modèle de développement plus endogène ". " C'est le démarrage d'un nouveau cycle ", a assuré pour sa part Mohamed Bamba Diop (Direction générale de la planification et des politiques économiques). Dans une dynamique de " réforme-planification ", il a indiqué que si le Pse est la vision prospective, le Pap III en sera l'outil alors que le Plan national peut être compris comme son dispositif stratégique.
Un nouvel ordre de priorités (souverainetés alimentaire, sanitaire et pharmaceutique) a vu le jour, en poursuivant " le maillage du territoire en infrastructures d'envergure avec un fort contenu en emplois pour moderniser notre pays ". Auparavant, le député-maire de Vélingara, par ailleurs président de l'Union des associations des élus locaux (Uael), Mamadou Wourry Baïlo Diallo, le président de la Confédération nationale des employeurs (Cnes), Adama Lam (voir par ailleurs), les partenaires au développement par la voix de Siaka Coulibaly (G-50), Ibrahima Fall, président de la Commission nationale des acteurs de la société civile, avaient exprimé leur foi aux compétences nationales pour construire ce nouvel édifice. La société civile a insisté sur la nécessité d'avoir " des travaux inclusifs, pour un contrôle durable des politiques publiques et envisager l'institutionnalisation de leur évaluation citoyenne ".
Quatre commissions vont plancher pendant six mois
L'atelier a défini les étapes dans la formulation des deux plans : préparatoire (elle a pris fin hier), diagnostic, stratégie d'élaboration du Pap, habilitation et recherche du gap de financement via l'organisation de road-show (juin 2023) et d'un Groupe consultatif (décembre 2023). Quatre commissions ont été mises en place : Transformation structurelle de l'économie et croissance ; Capital humain, protection sociale et développement durable ; Gouvernance, paix et sécurité et financement de l'économie. Concomitamment, quatorze (14) commissions régionales seront également mises en place, sous la supervision des Gouverneurs de région. S. KAMARA