Atteindre la souveraineté alimentaire au Sénégal. C'est l'ambition du Président de la République Macky Sall et de son gouvernement. Pour y arriver, le Sénégal est en train d'élaborer une stratégie nationale de souveraineté alimentaire d'ici à 2024, pour un coût de 8,1 milliards $ sur cinq ans. L'objectif du projet est d'étendre les zones cultivées et d'augmenter la production agricole et horticole. Cependant, ce défi ne sera pas facile à relever car, le secteur de l'agriculture au Sénégal fait face à nombreuses contraintes notamment le manque de terres cultivables, de matériels agricoles adéquats et de financements.
Le Sénégal accueille à partir d'aujourd'hui le 2ème Sommet-Nourrir l'Afrique : la souveraineté alimentaire et résilience en Afrique. Un thème qui est d'actualité au Sénégal car, depuis quelques temps la question de la souveraineté alimentaire est au cœur des politiques de l'Etat. Le Président de la République Macky et son gouvernement invitent les Sénégalais à "produire ce que nous mangeons et à manger ce que nous produisons".
Macky Sall a ainsi appelé à une mobilisation générale pour la valorisation des produits alimentaires locaux afin de mieux contenir les chocs sur les prix causés par la guerre en Ukraine. A cet effet, ce programme prévoit de développer le potentiel de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche afin de favoriser la croissance économique du pays à l'horizon 2035. Cependant, cette souveraineté alimentaire visée par l'Etat ne sera pas facile à atteindre si toutefois un certain nombre de contraintes qui freinent le secteur de l'agriculture ne sont pas levées.
Il s'agit, entre autres, de la non disponibilité des terres cultivables, du manque de financements et de matériels agricoles déplorés par la majeure partie des producteurs. D'ailleurs, pour arriver à cette souveraineté alimentaire, l'Etat devrait mettre plus de terres à la disposition des petits producteurs et des industriels pour la production de riz et de céréales en quantité suffisante. S'agissant de la filière arachidière, le gouvernement devrait prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu'il n'y ait pas beaucoup de dysfonctionnements dans le déroulement de la campagne de commercialisation de l'arachide. Si on sait qu'à chaque campagne de commercialisation du produit, les transformateurs locaux notamment les huiliers ont des difficultés à s'approvisionner correctement, parce que les exportateurs chinois ont acheté les graines à des prix supérieurs au prix planché. Une transformation de l'Agriculture basée sur l'Agro-industrie et la Promotion du Secteur Privé de façon globale pourraient aussi engendrer des risques notamment le déclin de l'agriculture familiale qui nourrit pratiquement le monde rural. La souveraineté alimentaire du Sénégal passe donc par le maintien d'une agriculture familiale, de proximité et performante. En fin la réalisation de cette souveraineté alimentaire repose également sur le changement des habitudes de consommation des populations du Sénégal.