La période de pluies perturbe l'enseignement. Des parents demandent la modification du calendrier scolaire.
Des chaises sont, souvent, vides à l'école, pendant la saison des pluies. Lila, enseignante dans un établissement scolaire public dans la circonscription scolaire (Cisco) d'Avaradrano, s'absente, généralement, lorsqu'il pleut. "Je vis à 5 km de mon lieu de travail. Le trajet est dangereux. La route est très glissante. Je tombe plusieurs fois, avant d'arriver à l'école", lance l'enseignante, pour justifier ses nombreuses absences. Les obstacles sur le trajet de l'école sont nombreux, lorsqu'il pleut, entre autres, routes glissantes, crues de rivière. Les élèves et les enseignants des zones rurales ne sont pas les seuls à rencontrer des difficultés, sur le trajet de l'école, pendant la saison pluvieuse.
En 2022, trois enfants ont perdu la vie en rentrant de l'école, emportés par des ruisselets, dans la ville d'Antananarivo. Face à ces risques, même s'il n'y a pas d'annonce officielle de suspension de cours, des parents d'élèves prennent l'initiative de ne pas envoyer leurs enfants à l'école, lorsqu'il pleut. Ils préfèrent les garder en sécurité, à la maison. "Des parents nous appellent pour nous demander s'il y a classe ou pas, lorsque le temps est mauvais. Nous leur indiquons qu'ils sont responsables de leurs enfants, et que c'est à eux de voir s'ils veulent envoyer leurs enfants à l'école ou pas", indique le directeur d'une école privée. Celui-ci reconnait, cependant, que pédagogiquement, ce n'est pas bénéfique pour les élèves. "Ceux qui s'absentent auront de lacunes", souligne-t-il.
Face à ces difficultés, en cette saison des pluies, la demande de modification du calendrier scolaire revient sur le tapis. "L'école devrait être ouvertes pendant la période sèche et les grandes vacances, pendant la saison des pluies", formulent des parents d'élèves et des enseignants. Le Plan sectoriel de l'éducation (PSE) a proposé un calendrier scolaire qui commence au mois de mars et se termine au mois de décembre. Cette proposition a été refusée par de nombreux acteurs de l'éducation, notamment, ceux des écoles privées. De son côté, le ministère de l'Éducation nationale ne reviendrait pas sur cette décision.
"Le calendrier scolaire a été prolongé à dix mois pour, justement, faire face, aux pluies et aux éventuelles suspensions de cours. Les autorités centrales ont donné le feu vert aux Cisco de prendre à leur niveau les décisions de suspension de cours, en fonction de la réalité sur place. Enfin, les vacances sont faites pour que les enfants en profitent. Il n'y a pas de raison qu'elles aient lieu pendant la saison pluvieuse", indique une source auprès du ministère de l'Éducation nationale.