Au Nigeria, c'est l'indignation au sein de la communauté des éleveurs. Ce 25 janvier 2023, au moins une trentaine d'entre eux ont été tués dans une explosion dans le centre du pays, à la frontière de deux États, celui de Bénoué, et celui de Nasarawa. Pas d'explication officielle pour le moment. Des représentants d'éleveurs dénoncent, eux, une frappe aérienne de l'armée.
Salihu Musa Umar est en route pour le village de Rukubi, là où l'explosion meurtrière a eu lieu ce mercredi 25 janvier. Il est le président de l'Initiative des bergers et des fermiers pour la paix et le développement (Farmers and Herders Initiative for Peace and Development in Africa), organisation basée à Jos.
" Ces éleveurs avaient vu leur bétail confisqué il y a quelques jours, explique-t-il au micro d'AmélieTulet. Ils étaient allés mardi payer les amendes. Ils étaient en train de faire monter les vaches dans des camions pour les ramener vers Doma quand ils ont été touchés par un tir venu d'en haut. Tellement de gens sont morts ! Le bilan qu'on a, nous, c'est au moins 37 morts ".
Pour les éleveurs, le tir meurtrier ne peut venir que des militaires
Ces amendes, c'est ce que doivent payer les éleveurs pour récupérer leurs animaux, quand ils sont pris en train de paître sur le territoire de l'État de Bénué.
Considéré comme le grenier du Nigeria, cet État interdit le pâturage libre et la transhumance depuis 2017. La mesure est censée répondre à la problématique des affrontements entre éleveurs et agriculteurs. Pour faire respecter cette loi, une force spéciale a été créée dans l'État de Bénué.
Les éleveurs demandent une enquête, des explications : pour eux le tir meurtrier ne peut venir que des militaires. Aucune communication pour le moment des autorités ou de l'armée.