Sénégal: Le groupe de musique "Bokk Jom", promoteur du "ngoyane", se dévoile à l'occasion du Fesnac

Kaffrine — Le Festival national des arts et cultures (Fesnac) a permis au groupe musical "Bokk Jom" de Kaffrine (centre) de se faire connaître davantage du public en jouant du "ngoyane", sa spécialité, dont le Saloum est dépositaire.

La 11e édition du Fesnac se tient à Kaffrine depuis samedi 21 janvier et se poursuivra jusqu'au samedi 28 janvier. Des festivaliers venus de nombreux pays y prennent part.

"Bokk Jom" a profité de cet événement biennal, une vitrine pour les initiatives et les activités artistiques et culturelles au Sénégal, pour se montrer au nombreux public.

"Bokk Jom" est un nom wolof qui renvoie à l'unité et au courage. Le groupe a choisi pour spécialité le "ngoyane", une musique traditionnelle du Saloum - un ancien royaume dont les contours correspondent actuellement aux régions de Kaffrine et de Kaolack.

Fatou Seck Mboup, sa cheffe, est héritière d'une longue tradition musicale et d'un riche patrimoine culturel. "Le groupe a été créé en 2016 (... ) J'étais très jeune lorsque j'ai commencé à chanter du 'ngoyane', une musique traditionnelle du Saloum-Saloum, héritée de nos parents", explique-t-elle à des journalistes de l'APS.

Le "ngoyane", ou "ndaga", a été inventé par Ngoumno Touré, mais il doit sa popularité au chanteur Saloum Dieng, qui l'a fait connaître au-delà des limites du Saloum, selon Fatou Seck Mboup.

"C'est une musique originaire de Médina Sabakh, Ndoffane, Kaffrine, Nioro, Birkelane... ", ajoute-t-elle en énumérant les noms de quelques-unes des principales villes des régions de Kaffrine et de Kaolack.

Aujourd'hui, des griots, dont sa cousine Khady Mboup, chantent le "ngoyane" et en assurent la promotion, selon le leader du groupe "Bokk Jom".

Chez elle, au quartier Diamaguène, dans la ville de Kaffrine, la chanteuse est assise sur un matelas, munie de sa calebasse comme instrument. Elle donne le ton pour une animation musicale, qui attire vite des voisins dans la cour de sa maison.

Pour la prestation, sa sœur Majiguène Mboup est aux chœurs, Codou Mboup à la bassine, Adji Ndiaye joue de la casserole, Ahmet Willane, lui, s'occupe du bongo, Ibrahima Sène étant chargé du clavier, le "tama" et le "sabar" confiés respectivement à Modou Mbaye et à Sémou Mbaye. Des rôles qui donnent une idée des instruments utilisés pour le "ngoyane".

Selon Fatou Seck Mboup, le "ngoyane" est né au 19e siècle. "Les griots le chantaient régulièrement pour évoquer les louanges des rois et leur donner plus de courage et de dignité, des valeurs cardinales dans la vie d'un homme", dit la chanteuse.

Cette musique traditionnelle est très populaire dans le Saloum et est souvent en vogue lors des grands événements et des cérémonies familiales, selon Mboup, qui se présente aussi comme la griotte du ministre de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique, maire de Kaffrine, Abdoulaye Saydou Sow.

Le répertoire de Fatou Seck Mboup est consacré au culte du travail en même temps qu'il chante la bravoure de la femme sénégalaise, ce qui le rapproche du thème du Fesnac 2023 : "Femme, éducation culturelle et développement socioéconomique".

Fatou Seck Mboup se réjouit, par ailleurs, de la tenue, dans sa ville, du 11e Festival national des arts et cultures. Elle dit remercier le ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, et le maire de Kaffrine d'avoir impliqué les artistes locaux dans l'organisation du festival.

"Le Fesnac donne l'occasion de promouvoir la culture du Ndoucoumane (la région de Kaffrine), l'histoire de Kaffrine et l'identité historique de la région", se réjouit-elle, déplorant l'inexistence de studios d'enregistrement pour les artistes locaux.

"Nous demandons aux autorités locales et au ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, d'équiper le centre culturel régional de Kaffrine en y installant des studios d'enregistrement", dit Fatou Seck Ngom.

Elle va monter sur scène, vendredi 27 janvier, à Keur Pathé, dans la région de Kaffrine, selon le programme du Fesnac.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.