"Dipin brilé", "dipin brinzel", "dipin margoz"... Les pains végétariens distribués aux collégiens participants à la grande image humaine du drapeau national flottant au stade Anjalay, mardi, ont fait des mécontents. Les emballages des repas n'ont pas été appréciés non plus. Les critiques pleuvent sur les réseaux sociaux. Or, si certains ont eu la malchance d'avoir eu un pain mal préparé, cela n'a pas été le cas pour d'autres.
À l'instar d'Anaëlle, en Grade 11 dans un collège dans le Nord. "Je vois beaucoup de polémiques autour des pains qui ont été distribués mardi. Pour moi, je le vois sain et la sauce au pesto était très bonne. Heureusement, nous avons eu ce pain, au lieu de rien. Je viens d'une famille très modeste, ma mère me donne souvent du pain avec des légumes sautés", raconte la jeune fille de 16 ans. "C'est triste de voir le nombre de commentaires négatifs sur la nourriture de mardi. Mais beaucoup de jeunes n'ont même pas ce genre de pain pour aller à l'école." Elle ajoute que le lunch bag consistait non seulement de "enn dipin brinzel", mais aussi d'une pomme, d'un muffin et de l'eau. "Le lunch bag contenait un repas complet. C'est bien que nous ayons eu ce repas au lieu d'un petit pain au poulet rempli d'huile."
Même son de cloche pour Jimmy, élève de HSC dans un collège des Plaines-Wilhems. "Je suis content d'avoir eu quelque chose à manger au lieu de rien. J'ai eu du pain à l'ancienne avec du beurre et du cheddar, une banane, un muffin et de l'eau." Jimmy ajoute que le pain était bien emballé. "L'emballage était propre. Nous étions debout pendant des heures et c'est bien d'avoir eu quelque chose à manger".
Sollicités sur les pains mal préparés, les services traiteurs sont d'avis qu'un pain peut bien contenir des légumes mais le repas aurait pu être préparé autrement, par exemple, avec des légumes sautés, choisir un autre légume que le margose qui est amer, et surtout être mieux présenté. Selon ceux qui sont dans le domaine de la cuisine, il possible que la commande ait été faite au dernier moment ou que la quantité était ingérable pour le prestataire. De plus, avec la chaleur, le pain a sans doute "transpiré".
L'AHRIM regrette que certains étudiants n'aient pas été satisfaits de leurs packs déjeuner. Dans un communiqué, l'association indique qu'elle a été sollicitée par le ministère des Arts pour offrir 8 000 packs déjeuner aux participants et qu'une cinquantaine de membres de l'association, d'établissements hôteliers et de restaurants se sont portés volontaires pour la préparation des repas, et ce, malgré un personnel restreint. Finalement, ce sont 34 hôtels et restaurants qui ont pu soutenir l'initiative. Jocelyn Kwok, le CEO de l'AHRIM, souligne qu'il ne s'agissait pas d'un contrat rémunéré, mais d'un parrainage. Chacun des participants à ce projet repas a préparé entre 50 et 1 500 packs déjeuner. La livraison était prévue pour 8 h 30, pour être servis à 11 heures. "Dans un souci de maintien des conditions sanitaires des aliments, les organisateurs ont retenu la proposition d'un pain végétarien, d'un fruit et d'un gâteau sec dans chaque pack. Les boissons étaient fournies par d'autres sponsors." L'AHRIM est reconnaissant envers ses membres pour avoir pu relever le défi dans des conditions compliquées. "Avec 34 packs différents, nous sommes convaincus que les organisateurs auraient donné le choix à ces jeunes, si les conditions de distribution le leur permettaient."
Autre point relevé : les repas étaient emballés dans des emballages alimentaires avec des imprimés "effet papier journal" couramment utilisés dans la restauration, et non dans du papier journal. Le Food (Sale of Food on Premises of Educational Institutions) Regulations 2009 stipule que le pain fourré pour des élèves ne doit pas contenir de produits frits et doit respecter les normes, en particulier le règlement 206 du Food Regulations 1999, qui prévoit une teneur maximale autorisée en matières grasses.