Les autorités ont annulé leurs accréditations à exercer une activité. Pour le gouvernement, il s'agit de faire le ménage parmi de nombreuses organisations qui n'existent plus. Mais la société civile met en garde.
Parmi les ONG visées, figurent des associations locales, des clubs de sports, des sociétés d'amitié ou bien des groupes religieux. La quasi-totalité ne sont plus actives depuis plusieurs années. Il s'agit simplement de faire le ménage, explique le gouvernement, parmi la multitude d'organisations défuntes.
Mais cette annulation suscite la méfiance de la société civile, qui y voit une manœuvre du régime pour s'attaquer aux organisations trop critiques à l'approche des élections prévues dans six mois.
Cette interdiction n'est que la partie visible de l'iceberg, estime une coalition d'ONG pro-démocratie qui rappelle qu'un projet de loi en cours d'examen pourrait rendre illégales les organisations qui dénoncent les violations des droits humains et demandent des comptes au gouvernement. Le ministre des Services publics en charge du dossier a d'ailleurs précisé que certaines ONG avaient perdu leur accréditation pour des raisons de sécurité nationale.
L'interdiction d'ONG est une tactique qui avait déjà été utilisée par le régime du président Robert Mugabe en 2008, en perte de terrain dans les urnes.