A Madagascar, la tempête Cheneso, qui a fait seize morts, dix-neuf disparus et plus de 55 000 sinistrés selon un dernier bilan, ravive le débat sur la compatibilité entre le calendrier scolaire actuel et la saison des pluies. Plus de 5 300 élèves sont actuellement privés de cours, selon les autorités.
À Madagascar, les dégâts causés par la tempête Cheneso sur les établissements scolaires relancent le débat sur le calendrier scolaire en cette saison des pluies. Plus de 160 écoles, collèges et lycées ont été touchés par les inondations provoquées par cette forte tempête tropicale, privant de cours plus de 5.300 élèves, selon le bilan provisoire des autorités.
Un chiffre qui ne prend pas en compte les circonscriptions scolaires - notamment celle de la capitale Antananarivo - qui ont décidé de suspendre les cours cette semaine à titre de prévention en raison des fortes pluies qui continuent de s'abattre sur la Grande Île.
Depuis plusieurs années, organisations de la société civile engagées dans le secteur de l'éducation plaident pour un nouveau calendrier scolaire adapté au climat et aux infrastructures de Madagascar.
Des grandes vacances pendant la saison des pluies et des cours au mois de juillet et août, pendant la saison sèche. C'est ce que défend notamment l'Alliance stratégique de l'éducation, qui regroupe plusieurs organisations de la société civile engagées dans le secteur de l'éducation, pour qui le calendrier actuel, calqué sur celui de la France, n'a pas de sens.
" Les cours des enfants sont interrompus tout le temps et leur niveau baisse beaucoup "
Lily Razafimbelo, enseignante en sciences de l'information documentaire à l'université d'Antananarivo, est l'une des membres du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes : " Avec le changement climatique, ça ne concerne pas seulement les régions côtières, mais c'est aussi maintenant les hautes terres qui sont aussi victimes de ces problèmes d'inondations pendant la saison des pluies. Donc, cela a des impacts sur le niveau scolaire qui est déjà très bas. Pour nous, c'est quand même l'intérêt de la majorité que nous défendons, et pas seulement l'intérêt d'une petite minorité qui refuse ce nouveau calendrier. Parce que, pour eux, ça décale par rapport aux pays européens où ils envoient leurs enfants. "
Un nouveau calendrier, qui débute en mars et se termine en décembre, a été inscrit dans le plan sectoriel de l'éducation (2018-2022), mais n'a finalement jamais été appliqué. Ny Aina, père de deux enfants en école primaire à Antananarivo, s'agace de ce problème qui se répète chaque année : " La saison des pluies, c'est tous les ans ! Ce n'est pas quelque chose que l'on découvre. Le calendrier actuel n'est pas adapté à notre pays. Il faut prendre une décision une bonne fois pour toute, parce que les cours des enfants sont interrompus tout le temps et leur niveau baisse beaucoup. "
Contacté, le Directeur général en charge des établissements scolaires au sein du ministère de l'Éducation indique que des études sont en cours pour que chaque région fixe son propre agenda en fonction de ses spécificités.