Des chefs d'Etat et des officiels africains ont confronté mercredi à Dakar leurs systèmes agricoles en vue d'aboutir à la mise en place d'un modèle africain efficient pour l'atteinte de la souveraineté alimentaire, a constaté l'APS.
Dans un panel de haut niveau de chefs d'Etat et d'officiels africains sur les "Priorités pour la sécurité alimentaire et la transformation agricole" au deuxième jour du sommet de Dakar, il a été question de confronter certaines politiques nationales pour aboutir à l'élaboration d'un nouveau compact africain en matière agricole.
"Nourrir l'Afrique : souveraineté alimentaire et résilience" est le thème de cette deuxième édition du sommet de Dakar ouvert mercredi, sous la présidence du chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, en présence d'une quinzaine de chefs d'Etat, de chefs de gouvernement et de trois vice-présidents.
"Il nous faut un réel partage d'expérience de nos systèmes nationaux pour pouvoir surmonter les défis liés à la pauvreté et à l'insécurité alimentaire", a déclaré Julius Maada Bio président de la République de la Sierra Leone.
"Notre modèle national permet aux femmes d'être propriétaires foncières (... )", a fait valoir M. Bio, promettant de faire de l'agriculture une "priorité absolue " s'il remporte la prochaine élection présidentielle prévue dans cinq mois.
"Chez nous, l'accent est surtout mis sur l'agriculture irriguée par l'utilisation des barrages et des réserves d'eau. Nous avons une agriculture protégée avec différents systèmes d'irrigation", a dit de son côté, Sam Matekane Premier ministre du Lesotho.
Le vice-président du Botswana Slumber Tsogwane a listé quelques contraintes liées au développement agricole dans son pays.
"Le Botswana est porté par l'économie diamantifère. L'agriculture vient après d'autres secteurs parce que nous avons de longues périodes de sécheresse. Nous avons de l'eau souterraine, mais elle n'est pas utilisable parce qu'elle est salée", a expliqué le vice-président botswanais.
"Nous avons le pays le plus aride en Afrique australe. C'est très difficile de pratiquer de l'agriculture. Nous en sortons grâce à notre viande de bœufs qui alimente la Norvège, le marché de l'Union européenne, les marchés américains et chinois. Nous investissons aussi dans l'aquaculture jusqu'à devenir le premier marché de l'Afrique dans l'UE", a réagi le vice-président de la Namibie Nangalo Mbumba.
Les officiels tchadiens, angolais et libériens ont aussi mis en avant les forces et les contraintes de leur système agricole respectif, insistant sur la nécessité de "combiner les différentes expériences pour aboutir à un nouveau compact agricole africain".