Afrique: Kigali prône le "pragmatisme" dans la prise de décision

Diamniadio — Les leaders africains doivent dépasser l'étape de constatation du retard noté dans le développement agricole du continent en prenant des "mesures urgentes pour passer à l'action concrète", a plaidé jeudi à Dakar le Premier ministre du Rwanda Edouard Ngirente.

"Le diagnostic est fait. Le discours est le même : le potentiel agricole africain est sous exploité. Les problèmes sont connus. Les contraintes bien identifiées. Mais il est temps de passer à l'action en prenant des décisions urgentes et concrètes", a déclaré M. Ngirente.

Il prenait part à un panel de haut niveau des chefs d'Etat africains sur les "Priorités pour la sécurité alimentaire et la transformation agricole" au deuxième jour du sommet de Dakar consacré au thème "Nourrir l'Afrique : souveraineté alimentaire et résilience".

La deuxième édition du sommet de Dakar s'est ouverte mercredi, sous la présidence du chef de l'Etat sénégalais, Macky Sall, en présence d'une quinzaine de chefs d'Etat, de chefs de gouvernement, de trois vice-présidents, de plusieurs ministres en charge de l'Agriculture et des Affaires étrangères.

Des représentants du secteur privé africain, des organisations de production, ainsi que des experts et universitaires prennent part au rendez-vous de Dakar.

Il est organisé par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) pour discuter de propositions concrètes et de stratégies pouvant permettre à l'Afrique d'atteindre la souveraineté alimentaire.

Près de 1.500 personnes participent à la rencontre, qui prend fin vendredi.

"Des solutions scientifiques et technologiques sont mêmes connues. Il ne reste qu'à passer à l'action. Il nous faut beaucoup de pragmatisme", a exhorté le chef du gouvernement rwandais.

"Au Rwanda nous avons beaucoup mis l'accent sur les pertes post récoltes. Nous parlons beaucoup de cette volonté de +Nourrir l'Afrique+ mais nous perdons une bonne partie de nos productions par manque de moyens. Chez nous (Rwanda) nous disposons d'un système d'assurance face aux effets dévastateurs des changements climatiques", a-t-il préconisé.

Dans un panel qu'il a partagé avec plusieurs chefs d'Etat, le Premier ministre du Rwanda a insisté sur les opportunités qu'offrent les "services technologiques, les données météorologiques et les informations financières et boursières" dans l'atteinte de la souveraineté alimentaire.

"Nous avons une souveraineté politique depuis nos indépendances dans les années 1960. Mais nous n'avons pas encore une souveraineté alimentaire. C'est un paradoxe", a-t-il souligné.

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