Madagascar: Fausses notes

Scène irréalistes à l'Assemblée générale de l'Office malgache des droits d'auteur. Les artistes ont été carrément scindés en deux camps. D'un côté les vieux briscards qui ont lutté becs et ongles pour la reconnaissance du droit d'auteur alors qu'auparavant les créateurs, les compositeurs travaillaient pour du beurre. L'OMDA est alors né.

De l'autre côté les jeunes loups aux dents longues qui ne maîtrisaient visiblement pas le sujet.

Les premiers militent pour l'indépendance de l'OMDA et refusent la tutelle du ministère de la Communication et de la culture. Les seconds estiment qu'il est temps de délivrer l'OMDA de ces vieilles pieuvres tentaculaires régnant sans partage depuis plusieurs années.

Les vieux chevaux réunis au sein du syndicat des artistes ont pu faire voter un projet de loi sur la propriété littéraire et artistique au niveau de l'Assemblée nationale où le représentant du MCC a été privé de micro. Le projet de loi devrait encore passer par l'épreuve du Sénat avant de devenir loi.

Mais les donnes ont changé depuis la tenue de l'Assemblée générale et l'élection de quelques membres de l'OMDA où le sens de auteur a été confondu au rôle de l'interprète et du manager. Ce qui semble avoir dénaturé l'essence de l'OMDA, la dignité des créateurs.

Il reste au MCC de nommer le DG de l'OMDA puis le PCA pour mettre fin aux velléités du syndicat de bouder la scène. On comprend mieux pourquoi la tenue de l'Assemblée générale a été décidée dare dare. La mise en place du conseil d'administration de l'OMDA devrait ainsi tuer dans le projet de loi du syndicat.

La reprise de fonction de l'OMDA sonne le glas au syndicat. Une tentative de réplique semble difficile étant donné que la loi du nombre l'emporte sur l'authenticité du statut de l'artiste. On ne s'est pas soucié de la qualité du votant pourvu qu'il roulait pour le changement.

C'est bien de vouloir changer surtout si l'intention est de faire mieux que les prédécesseurs. Mais il n'y a aucune garantie de ce côté. Avec la manière dont on a mené l'Assemblée générale, on doute fort que les choses aillent bien. On craint que l'OMDA partage le sort de l'Office malgache du cinéma, objet de la même manœuvre pour disparaître par la suite. On ne demande qu'à se tromper et que l'OMDA serve réellement l'intérêt des auteurs et non des interprètes et des plagiaires. Autrement dit on aura affaire à la fausse note du siècle.

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