Le projet de réforme de l'éducation va bon train. La Haute cour constitutionnelle (HCC) valide la loi sur l'orientation générale de l'éducation.
Un pas en avant. La HCC donne son feu vert pour la promulgation de la loi sur l'orientation générale de l'éducation. Elle déclare conforme cette loi, adoptée à l'Assemblée nationale, le 30 novembre 2022 et validée par le Sénat, le 15 décembre. Cette loi va transformer l'éducation à Madagascar. L'enseignement public obligatoire de 10 ans, composé d'une année préscolaire obligatoire, d'un enseignement primaire de 6 ans et d'un enseignement secondaire du niveau I qui va durer 3 ans, qui va permettre à l'enfant d'aller à l'école jusqu'à l'obtention d'un Brevet d'études à la fin du cycle d'enseignement secondaire de niveau I. La suppression de l'examen de CEPE à la classe de 7e et son remplacement par une autre évaluation nationale, effectuée en classe de 6e. La scolarisation des personnes en situation de handicap dans les écoles formelles. Tels sont les points saillants de ces réformes.
Marie-Chantal Uwanyiligira, représentante résidente de la Banque Mondiale, estime que la transformation de l'éducation à Madagascar est une priorité importante. " La crise de l'éducation dans le pays est réelle et demande des solutions urgentes et durables : 96% des enfants malgaches de 10 ans sont incapables de lire et de comprendre un texte approprié à leur âge ", twitte-t-elle, hier.
Éducation inclusive
Les enseignants des établissements scolaires privés ne sont pas, pourtant, convaincus par les contenus de ces réformes. " Pour ramener la classe de 6ème au deuxième sous-cycle de l'éducation fondamentale, les écoles privées auront besoin de construire sept mille salles de classe. Et quel programme allons-nous appliquer pour cette classe? Le programme scolaire du primaire ou du secondaire? Quant à l'éducation inclusive, nous ne disposons ni d'infrastructures adaptées aux personnes en situation de handicap, ni d'enseignants formés sur l'éducation inclusive ", expose le père Jules Ranaivoson, président de la Plateforme de la direction nationale de l'enseignement privé. Il remet en question cette loi qui n'a été adoptée que par treize députés sur cent-cinquante.
Les institutions privées jouent leur dernière carte, en implorant au Président de la République de balancer le pour et le contre de ces réformes, avant de signer cette loi. " Il n'est pas obligé de signer", enchaine le père Jules Ranaivoson.
Le ministère de l'Education nationale, pour sa part, veut aller de l'avant. " Les priorités de ces réformes seront présentées aux partenaires, pendant la conférence des bailleurs, qui se tient cette semaine ", note la ministre de l'Education nationale, Marie Michelle Sahondrarimalala.