Si le nouveau cadre de politique monétaire de la banque centrale vise clairement à réduire le taux élevé de l'inflation affichant 12,2 % en glissement annuel, il faut prévoir de nouvelles hausses du taux d'intérêt des banques commerciales...
Ramener l'inflation à un taux variant entre 2 et 5 %. Pour ce faire, la banque centrale affûte ses armes à travers son nouveau cadre de politique monétaire pour atteindre son but dans une fenêtre de 12 à 24 mois. Si la priorité des priorités reste d'éponger l'excès de liquidités sur le marché, il n'y a pas 36 solutions. Enter les opérations d'open market quirépondent à trois finalités: le pilotage des taux d'intérêt, la gestion de la liquidité et le signal d'orientation de la politique monétaire.
En effet, dans ce nouveau cadre, la Banque de Maurice (BoM) épongera les liquidités excédentaires du système, principalement par des 7-Day BoM Bills émis au taux directeur de 4,5 % et l'overnight interbank rate. En somme, chaque fin d'aprèsmidi, les banques commerciales pourront envoyer leur excès de liquidités à la banque centrale et le vendredi avec l'émission des 7-Day BoM Bills. À travers ces opérations, les banques commerciales seront rémunérées à un taux plus élevé et devront répercuter ces gains sur leurs clients en augmentant le taux d'intérêt des dépôts d'épargne.
Parallèlement, le Prime Lending Rate (PLR) devrait augmenter, impactant les emprunteurs - entreprises et individus. Donc, à compter du 27 janvier, le Cash Reserve Ratio (CRR) en devises étrangères sera porté de 6 % à 9 % ; instrument monétaire tout aussi important dans le contrôle de l'inflation. Or, si ces mesures affecteront certains ménages pendant quelque temps, elles sont nécessaires à long terme dans la lutte anti-inflationniste. Dans ce contexte, au niveau des banques commerciales, on indique que des dispositions seront prises au cas par cas pour accorder des moratoires sur le repaiement d'emprunts, si nécessaire.
Justement, taux d'intérêt plus élevé implique plus de risques au niveau des prêts bancaires. Cela pourrait encourager les banques commerciales à favoriser les prêts à long terme à un taux plus élevé et à être plus sélectives dans l'approbation des demandes de prêts. À novembre 2022, le taux d'intérêt des prêts des banques commerciales variait entre 6,15 % et 9 % ; entre 1 % et 2.45 % pour l'épargne. Comment ces taux augmenteront-ils ? Il reviendra aux banques commerciales d'en informer leur clients