Ce sont les trois artistes attendus cette année. Leur style révèle une vraie personnalité musicale, loin des moules industrielles actuelles. Rim-Ka, Hosganja Man et Amiral Killer, à eux trois, ils peuvent bouleverser le paysage de la scène malgache actuelle. Ils ont déjà multiplié les featuring avec les chanteurs et chanteuses en vue du moment.
Rim-Ka, l'enfant de l'Est
Avec son titre " Very jery ", qui l'a consacré en 2022, Rim-Ka chante une musique qui accroche les lycéens. Avec l'équipe solide du fameux studio Feo à Tamatave, il réussit à défier les grosses cylindrées de la variété nationale.
Le défi pour lui est de savoir surfer sur les âges. Parce que ses inconditionnel(le)s sont appelé(e)s à se bonifier. Le bonhomme a cependant conscience que son succès peut être passager, parce que la pression des nouveaux venus est plus forte qu'il y a une dizaine d'années.
La distance entre les relèves s'étrique de plus en plus, nouvelles technologies aidant. Pour le moment, Rim-Ka a réussi à séduire tout l'Est malgache et commence à asseoir sa notoriété dans le Nord. Dans le centre, il est déjà adoubé.
L'Ouest et le Sud restent à conquérir pour l'enfant de l'Est. Il a les capacités et le talent pour le faire. " African queen ", l'un de ses titres, garde la même teneur que " Very jery ". Mélodique, modéré, amusant et amusé.
Le ragga revival d'Hosganja Man
Hosganja Man, le ragga revient en force avec ce jeune artiste venu de Tamatave. Un genre musical lié aux années 90 et 2000 dans le pays. Cependant, il a réussi à le transcender et à le renouveler à la sauce contemporaine.
Depuis sa vidéo diffusée sur YouTube en 2021, " Freestyle Criminal 2.0 ", avec ses plus de 51 000 vues, le succès lui a ouvert les bras. Puissant et créatif, il l'a prouvé avec son titre " Ambadiky tragnonay ".
A Antananarivo, Hosganja Man est déjà le chouchou des amateurs de sonorités urbaines. Il possède un fan base solide à Antananarivo, tout comme à Tamatave et surtout à Majunga. Il ne lui reste qu'à conquérir le Sud pour posséder le statut d'artiste à la dimension nationale.
Dans son titre " Laisser brûler ", sorti cette année, il prône la philosophie " ragga ", citadine et anti-conformiste. Enfiévré par la fougue et l'arrogance de la jeunesse. 2023 sera sûrement pour lui l'ultime consécration.
L'Amiral Killer tient la barre
Sa réputation se construit par le bouche à oreille. Amiral Killer est connu pour son titre " Tafy halalaka ", un mélange de hip hop et de jijy, pas le patchwork paresseux rustique et folklorique. Une pépite dont le succès a été aussi fulgurant que fugace.
Dans les quartiers de la Capitale, les jeunes le faisaient claironner à travers les " speakers " bluetooth. Et puis, il s'est fait silencieux. Pour le retrouver, il faut rejoindre Diego Suarez, la capitale du Nord. Où il est une star à part entière.
Pourtant sa musique est une véritable signature, son mélange du terroir et des sonorités étrangères contemporaines est de ces rares qui n'apparaissent qu'à chaque décennie. " Tsy mahafoe " est un titre témoin.
Il maîtrise le jijy, le toast mais surtout les textes recherchés, et parfois les transitions dans les arrangements à inscrire dans les cursus d'école de musique. Si le Nord est déjà acquis à sa cause, le Sud et l'Est attendent de voir.