Le mouvement de contestation qui est maintenant en train de prendre forme était en germe depuis longtemps. La crise sociale, qui perdure depuis bientôt un an, n'a pas été résolue et aucune véritable solution n'a été apportée à la spirale de l'inflation qui est devenue une véritable plaie pour une population paupérisée.
L'esprit de résignation des Malgaches a pris le pas sur le sentiment de frustration généré par cette situation. Leur débrouillardise légendaire n'a plus suffi et l'accroissement des difficultés rencontrées dans leur vie quotidienne a changé leur état d'esprit. Le sentiment de frustration, qui s'est accru au fil des mois, est en train de s'exprimer actuellement, mais il doit être canalisé pour que le pays, empêtré dans d'immenses problèmes, n'en pâtisse pas.
Une frustration devant être canalisée
Comme nous l'avons dit plusieurs fois, les Malgaches ne veulent plus voir de crises sociopolitiques se muer en manifestations violentes. Ils ont très mal vécu les exactions commises à cette occasion. Les interpellations, qui ont été adressées au pouvoir en place, n'ont, semble-t-il, eu aucun effet. L'espoir, de voir malgré tout la situation s'améliorer, a calmé l'envie de manifester ce mécontentement. Mais à la longue, les différentes privations ont émoussé ce sentiment de résignation qui caractérise les Malgaches.
Leur fort sentiment religieux a été réveillé lors du sermon du pasteur Zaka Andriamampianina à Antsonjombe. Les paroles du vice-président du FJKM ont réveillé la conscience de ceux qui étaient présents. En ce mois de janvier, on a l'impression que l'envie d'un nouvel élan se manifeste dans le pays. L'expression des faiseurs d'opinion est en train de se libérer. Le terme de déstabilisation a été prononcé par des personnalités du régime. Néanmoins, on ne peut pas nier que ce que disent les personnes s'étant exprimées ces derniers temps a de quoi désarçonner les bonnes consciences préférant fermer les yeux sur ce qui est.