Dakar — La politique dicte sa loi aux quotidiens du week-end, ne cédant place qu'aux retombées du Forum international de Dakar sur la souveraineté alimentaire.
Les journaux rendent notamment compte d'une certaine fébrilité à mesure que la tension politique monte crescendo à la faveur des développements dernièrement notés.
Il en est ainsi de Sud Quotidien qui anticipe les enjeux et obstacles d'une éventuelle candidature du président Macky Sall à l'élection présidentielle de 2024.
"Macky entre mille feux", image ainsi la publication en Une pour résumer la situation du locataire du Palais de la République.
"De plus en plus agitée par ses camarades au sein de l'Alliance pour la République (APR), la question de la 3e candidature de l'actuel chef de l'Etat, est-elle en train d'être sérieusement plombée ?", s'interroge ainsi le journal.
Comme éléments de réponse à cette question, le quotidien du groupe Sud communication évoque un contexte socio-économique rythmé par une hausse généralisée des prix, une inefficacité des politiques à redresser la barre sur fond de crispations des populations et de l'électorat.
"Autant de choses qui ne tendent pas à faciliter une autre candidature du chef de l'Etat déjà en raison d'un contexte politique lourd caractérisé par les menaces sur la paix civile en lien avec le procès annoncé de l'opposant Ousmane Sonko", laisse entendre Sud quotidien.
Redoutant les risques de tensions politiques de plus en plus agités dans le pays, L'Observateur s'inquiète pour l'économie sénégalaise.
Les discours va-t-en-guerre que les acteurs politiques continuent de tenir risquent de peser négativement sur l'économie sénégalaise. Ce climat tendu entretenu par la classe politique, à quelques mois de l'élection présidentielle peut faire peur aux investisseurs, indique le journal qui souligne que dans le monde, le pays était désormais considéré comme "une poudrière potentielle".
Cette apparente tension ne laisse pourtant pas insensible certains guides religieux, à l'image du khalife général de la communauté tidiane de la branche se réclamant d'El Hadji Ibrahima Niass basée à Kaolack.
Dans des propos rapportés par Vox Populi, Cheikh Mahi Niass met en garde : "Cultiver l'animosité, inciter les gens à mettre le feu à des maisons ou tuer leurs semblables ne sont pas de bons discours".
Le guide religieux fait sans doute allusion au débat ayant suivi le renvoi de l'opposant Ousmane Sonko devant la Chambre criminelle pour y être jugé dans une affaire présumée de viols et menaces de mort qui l'oppose à une ancienne masseuse d'un salon de beauté.
Pendant ce temps, Le Soleil vante les modèles d'excellence et de vertu en rendant compte de la décoration de plusieurs dignitaires de la République.
"Le chef de l'Etat a remis hier (vendredi) plus de 70 insignes aux dignitaires de la République au titre de l'Ordre national du Lion, douze agents ont été élevés au rang de Grand-croix et 20 au rang de Grand-officier. Pour l'Ordre du mérite, 16 ont été désignés pour les distinctions du Grand-croix, contre 31 pour l'Ordre des grands officiers", rapporte le journal.
D'autres publications ont mis l'accent sur le bilan du Forum international de Dakar sur l'agriculture organisé trois jours durant au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio à l'initiative de la Banque africaine de développement.
Le Sénégal est parvenu à décrocher auprès de la Banque africaine de développement plus de 905 milliards de francs Cfa pour financer une partie de son Pacte national de souveraineté alimentaire défendu devant les bailleurs par le président Macky Sall lors du sommet.
La même information est relayée par Source A dont la Une est illustrée par une photo du ministre de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, lequel détaille dans les colonnes de L'AS quotidien "les six décisions phares du sommet de Dakar".