Les géants du numérique (Google, Apple, Facebook, Amazon) opèrent et brassent des milliards de FCfa au Sénégal sans en retour verser le moindre centime à l'Etat Sénégalais, faute d'une politique fiscale du secteur.
Le Sénégal ne peut plus se permettre de perdre des profits numériques à coup de milliards par an, faute d'une taxation des produits du numérique. Une situation anormale que l'Ordre national des experts du Sénégal (Ones) entend corriger. " Le Sénégal ne devrait pas être en reste en ce qui concerne la mise en place d'une taxation pour les acteurs du secteur, notamment les géants de la technologie (les Gafa) dont les transactions multiples et multiformes se dénouent dans notre système bancaire sous le nez et à la barbe de notre Administration fiscale ", a déploré le président de l'Ones, Saliou Dièye. Il s'est ainsi exprimé hier, jeudi, à Dakar dans son discours d'ouverture de l'Assemblée générale ordinaire annuelle portant thème : "Economie Numérique et Expertise. "
L'offre de service de ces opérateurs du numérique étant dématérialisée, il se " présente l'avantage de ne pas exiger une présence physique accrue pour permettre le développement de leurs activités ". Les économies poursuit-il " se sont digitalisées et le Sénégal n'échappe nullement à cette tendance ", fait-il savoir.
Le second enjeu est lié au contexte d'affaires propices à l'évasion fiscale exacerbée par la montée en puissance de l'offre de service de plus en plus importante des Gafa mais également leur position dominante.
Le commerce électronique ou e-commerce représente plus de " 60 % du commerce mondial ", a-t-il avancé. Sous ce rapport dira-t-il "il est important à ce niveau d'asseoir un dispositif fiscal efficient permettant de taxer l'économie virtuelle qui s'élève, selon la plateforme de statistiques dénommée www.statista.com - à 4,9 trillions de dollars (1 trillion = mille milliards) et compte tenu des prévisions, il devrait atteindre 7 trillions de dollars d'ici 2024 ". Le défi de taxer le numérique devient alors un " véritable enjeu face à plusieurs contraintes ou problématiques qui peuvent se résumer en deux points à savoir " la complexité et les mutations incessantes de la technologie ; le caractère virtuel des transactions ", a-t-il dit.