Congo-Brazzaville: Transition énergétique - L'Appo émet des réserves

Nombreux pays africains dépendent fortement des revenus des exportations du pétrole et du gaz pour financer leurs politiques de développement et répondre à la demande sans cesse croissante en énergie. L'Organisation des producteurs de pétrole africains (Appo) a exprimé sa position sur les conditions de la transition énergétique, le 27 janvier à Brazzaville, au cours du premier Forum des ambassadeurs des pays membres.

Les conditions posées en vue d'une transition énergétique ne sont pas adaptées au contexte continental, où 900 millions d'Africains n'ont pas accès au gaz domestique et plus de 600 millions de personnes vivent sans accès à l'électricité, d'après l'Appo. L'organisation panafricaine qui a son siège dans la capitale congolaise a voulu porter la voix de l'Afrique dans le débat sur la transition vers les énergies renouvelables, en lien avec les questions climatiques.

Pour le secrétaire général de l'Appo, le Dr Omar Farouk Ibrahim, la transition énergétique représente une grave menace pour les économies africaines et le développement social des pays producteurs de pétrole et de gaz. Il a sensibilisé les ambassadeurs afin que ceux-ci puissent plaider pour le maintien des investissements dans les énergies fossiles, dont les revenus vont permettre aux États africains de financer la sécurité, l'éducation, les soins de santé, la diversification économique et bien d'autres nécessités de développement.

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" Au fil du temps, la production de combustibles fossiles en est venue à déplacer de nombreuses autres formes de production économique. L'Appo ne conteste pas la science du changement climatique. Nous ne sommes pas non plus contre la transition énergétique. Cependant, nous voulons que les défenseurs de la transition énergétique reconnaissent le fait que le changement climatique induit par les combustibles fossiles n'a pas commencé au cours des cinquante dernières années ", a précisé le Dr Omar Farouk Ibrahim.

L'intervenant a également fustigé les rapports des défenseurs de la transition énergétique qui généralisent la responsabilité sur la pollution de la planète. Or, la consommation d'énergie par habitant en Afrique n'est que de 15 millions de BTU, soit environ un cinquième de la moyenne mondiale, un septième de la moyenne européenne et environ un vingtième de la moyenne américaine. Si l'on s'en tient à la seule Afrique subsaharienne, la consommation d'énergie par habitant ne représente à peine que 3 % de celle des États-Unis, 10 % de celle de l'Europe et environ 14 % de la moyenne mondiale.

Soulignons qu'une étude sur l'avenir de l'industrie pétrolière et gazière en Afrique à la lumière de la transition énergétique, réalisée par l'Appo, a permis de cerner les trois défis du continent. Il s'agit de la finance, de la technologie et du marché. Une démarche saluée par l'ambassadeur de la République démocratique du Congo et doyen du corps diplomatique, Christophe Muzungu, qui a appelé l'Appo à poursuivre sa réforme pour une politique énergétique commune en Afrique. Le continent peut compter sur l'expérience d'un grand producteur pétrolier, le Venezuela, membre observateur de l'Appo, représenté lors du forum par son ambassadeur, Anibal José Marquez Munoz.

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