Ile Maurice: Catastrophes naturelles et risques - Et le ministère de Husnoo dans tout ça ?

Il existe bel et bien un ministère responsable de la gestion des catastrophes et des risques placé sous la tutelle du ministre Anwar Husnoo. Ce dernier ne cesse, à travers ses discours, de prôner l'importance d'une bonne gouvernance et d'une gestion réussie de la stratégie de réduction des risques de catastrophe. Or, les années passent et se ressemblent alors qu'une véritable stratégie pour soulager la population dans des moments de pluies torrentielles et d'inondations est toujours attendue. Le ministère d'Anwar Husnoo et les organes qu'il chapeaute arrivent-ils à remplir leurs objectifs ?

Un ministère responsable de la gestion des catastrophes, un National Disaster Risk Reduction and Management Centre, des collaborations avec la National Disaster Response Force (NDRF) de l'Inde et d'autres pays et encore la station météorologique mauricienne remplissent-ils leurs objectifs pour la mise en œuvre, la coordination et le suivi de la gestion de catastrophes lors de leur survenue ? Les évènements des derniers jours semblent indiquer le contraire, surtout quand la station météo, qui avait placé le pays en veille de fortes pluies pendant des jours, n'a même pas été en mesure de prévoir les grosses averses de jeudi.

La météo, qui fait des prévisions sur sept jours, prévoyait des averses modérées sur quelques parties de l'île, alors que le pays tout entier avait été arrosé de grosses averses mercredi soir. Nul besoin d'être un expert en météorologie pour déduire que le pays était dans une condition de catastrophe imminente. Cependant, le directeur de la météo, station qui ne jouit plus de son autonomie depuis que l'organisme se retrouve sous la tutelle du ministère d'Husnoo, ne peut même pas expliquer les manœuvres du jeudi car "il doit avoir le feu vert du ministre pour parler".

"Early Warning System"

Pourtant, le ministre Anwar Husnoo parle souvent de la responsabilité de prévenir et de réduire les risques à travers une coordination sectorielle efficace et par le renforcement des capacités des institutions concernées. Un constat dans des situations de crise, comme celles vécues depuis jeudi, donne une tout autre impression. En octobre 2021, le ministre Husnoo avait annoncé la mise en place d'un Early Warning System en cas de catastrophe. Aux dires d'Anwar Husnoo, ce système devait permettre d'avertir au préalable la population via les réseaux sociaux ou par le biais de sms en cas de flash flood ou d'autres catastrophes. Or, plus d'un an après, ce projet n'a pas été concrétisé, sauf une application de Weather Check de MyT. Qui est très rarement mise à jour en termes de données.

Secrets d'État

Depuis jeudi soir, nous observons des rues transformées en rivière en raison de drains débordés et des maisons inondées et nous nous demandons justement comment tout cela a pu se produire, malgré l'existence d'organes de prévention des catastrophes. Quel est le rôle du Comité national de gestion des catastrophes avec Anwar Husnoo, une fois de plus, à la tête ? Des réunions du comité qui, semble-t-il, abordent des secrets d'État, car aucune communication n'a lieu par la suite, sauf pour dire quel niveau d'alerte a été déclenché et quelles sont les précautions à prendre. Des consignes qui restent les mêmes chaque année. Plusieurs projets avaient été annoncés et même des collaborations avec d'autres pays étaient au programme pour rendre le système plus efficace, mais à ce jour, on ne comprend toujours pas le modus operandi du NEOC. Que fait ce comité quand il se rencontre, outre de dire qu'il sauve des vies ?

Pour y voir plus clair, le ministre Anwar Husnoo a été sollicité pour répondre à quelques questions. Son responsable de communication devait toutefois faire comprendre, avant même de prendre connaissance des questions, "qu'il ne va pas répondre". Est-ce la coordination qu'évoque le ministre à chaque fois ? La gestion des catastrophes a pour but de réduire ou d'éviter d'éventuelles pertes dues à des risques, d'assurer une assistance prompte et appropriée aux victimes de catastrophe et de parvenir à un rétablissement rapide et effectif. La capacité du NEOC à y parvenir est remise en question.

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