Afrique Centrale: 9 ans après sa fermeture officielle, la frontière avec la Centrafrique reste poreuse à Goré

Cela fait neuf ans que la frontière entre le Tchad et la République Centrafricaine est fermée. En avril 2014, face aux accusations de Bangui mettant en cause Ndjamena dans la situation d'instabilité que vivait alors la Centrafrique, le défunt président Idriss Déby avait décidé unilatéralement de fermer sa frontière avec son voisin du sud.

Depuis avril 2014, la frontière entre les deux pays est restée fermée, malgré des initiatives diplomatiques côté centrafricain. Cependant, les autorités tchadiennes ont fini par faire des exceptions.

Au marché de Goré, non loin de la frontière centrafricaine, il n'est pas rare de voir arriver des camions chargés de marchandises malgré la fermeture officielle de la frontière. Comment cela est-il possible ?

" On a fermé officiellement la frontière, mais on ne peut pas la fermer hermétiquement. Il y a deux corridors qui sont ouverts, un à Goré et un autre à Baïbokoum pour permettre quand même un flux entre les gens ", explique Ngana Djékila, secrétaire général de la province du Logone Oriental, près de la frontière de la Centrafrique.

Ceux qui souhaitent traverser de part et d'autre doivent montrer patte blanche et surtout payer comme l'explique cet opérateur économique qui a requis l'anonymat.

" Le bois traverse, même les véhicules chargés de sacs de sésame traversent. Et du Tchad, les marchandises aussi partent en Centrafrique. Comme nous le savons, il faut donner quelque chose aux autorités et ils te laissent partir ", indique-t-il.

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Certains produits comme les céréales et le carburant sont interdits d'exportation. Mais sur le terrain, c'est un autre son de cloche, l'essence et le gasoil coûtant trois fois plus cher en Centrafrique, comme en témoigne cet habitant.

" Le carburant traverse en fraude vers la RCA alors que c'est interdit. À cause de cela, nous, opérateurs économiques, souffrons au point où même ici, à Goré, le litre d'essence est monté à 1000 francs [soit 1,52 euro, ndlr] ", dit-il.

Le secrétaire général de la province du Logone Oriental dit ne pas avoir été informé de ces agissements.

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