Dakar — Le gouvernement sénégalais a déclaré, dimanche, avoir fait le choix d'appliquer un tarif quasi-social à l'exploitation du Train express régional (TER) dakarois, privilégiant notamment la "rentabilité économique et sociale" à la "rentabilité financière".
"L'Etat du Sénégal a fait le choix d'un tarif quasi social pour une infrastructure de mobilité à très fort taux de fréquentation. Le taux de régularité est ainsi supérieur à 98 % et l'objectif d'un train toutes les dix minutes atteint", a notamment souligné son porte-parole, Abdou Karim Fofana dans une note transmise à l'APS.
Les autorités sénégalaises réagissent ainsi à des informations du journal français Le Figaro pointant du doigt, entre autres, l'absence de rentabilité dans l'exploitation du TER plus d'un an après sa mise en service sur un tracé reliant la Nouvelle ville de Diamniadio à la capitale sénégalaise sur une quarantaine de kilomètres.
"Nous faisons la différence entre la rentabilité financière qui procède d'une logique de retour sur investissement et la rentabilité économique et sociale qui se mesure en impacts de l'amélioration de l'accès aux transports et la mobilité sur la productivité et le bien-être", a fait valoir Fofana.
Il a insisté sur le fait que l'exploitation du TER n'était pas régie par un contrat de concession, dans la mesure où la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), via sa filiale SETER, "est un prestataire en exploitation et maintenance, détenteur d'un contrat dont la durée n'excède pas trois ans. Le patrimoine porté par la société nationale SENTER (rames, gares trains) et les recettes appartenant à l'Etat du Sénégal".
Le porte-parole du gouvernement sénégalais a, dans le même temps signalé qu'avec l'injection prochaine de sept nouvelles rames déjà commandées à Alstom et l'augmentation de la fréquentation, le TER dakarois pourra rester performant tout en gardant ses bas tarifs actuels tout en garantissant une diminution prochaine du montant de la subvention de l'Etat.
"Les sept rames supplémentaires mettront fin au débat sur le déficit de recettes. Le niveau d'équilibre est attendu trois ans après le début de l'exploitation dans le monde des affaires du secteur", a-t-il rappelé.
Le gouvernement sénégalais estime par ailleurs qu'entre la souveraineté sur la gestion et le choix de ses partenaires au bout de ces trois ans nécessaires à l'atteinte de l'équilibre et l'octroi à un autre postulant d'une concession sur 25 ans, avoir préféré la première option beaucoup plus avantageuse.
Il rappelle que parmi les exploitants potentiels, la SNCF était la seule capable de garantir un fonctionnement sécuritaire de standard élevé pour ce ferroviaire électrique à grande vitesse en zone urbaine et densément peuplée.